jeudi 20 avril 2017

Collaboration économique au-dessus de la frontière linguistique

1° Depuis quelques années, la province de Flandre Occidentale est confrontée à une pénurie structurelle de main d'oeuvre. Les entreprises éprouvent de grandes difficultés à pourvoir leurs postes vacants. Face à ce constat, le Voka (Chambre de Commerce de Flandre Occidentale) veut inciter les demandeurs d'emploi francophones à passer la frontière linguistique. 10% des travailleurs de Tournai et 20% des travailleurs de Mouscron ont déjà un emploi en Flandre.

Les responsables du Voka expliquaient dans "Le Courrier de l'Escaut" :  "Nous avons tout d'abord souhaité organisé un petit salon de l'emploi à Tournai afin d'aider les entreprises de notre région en quête de travailleurs à trouver ceux-ci parmi les demandeurs d'emploi wallons. Dix-sept entreprises étaient présentes pour proposer des places comme magasinier, vendeur, collaborateur de production, chauffeur, etc. Lorsqu'on rencontre les demandeurs d'emploi au Forem, ils nous font souvent part de leur crainte de postuler en Flandre parce qu'ils ne se sentent pas bilingues. Et puis, en épluchant avec eux les offres d'emploi d'entreprises flamandes, on se rend compte que la connaissance du néerlandais n'est pas forcément nécessaire et qu'ils ont toutes les compétences et les capacités pour solliciter leur candidature. En cas de nécessité, les employeurs sont prêts à s'investir en proposant des cours de néerlandais aux travailleurs francophones. Il y a également une volonté dans leur chef de mettre en place des dispositifs pour surmonter les différences culturelles et favoriser l'intégration. Concernant les transport en commun, il est parfois encore difficile de passer d'une région à l'autre...avec un réseau Tec en Wallonie et un réseau De Lijn en Flandre. C'est un exemple de frein qu'il faudrait arriver à briser".

2° Les enseignes de prêt-à-porter multimarques belges PointCarré et Zeb ont décider de s'unir. Créée il y a vingt-cinq ans par Luc Van Mol, l'enseigne Zeb dispose actuellement de 62 points de vente, mais principalement au nord du pays (il y en a cependant déjà 9 en Wallonie). Il y a quelques années, le groupe Colruyt avait acheté la majorité des parts de la chaîne Zeb.

En ce qui concerne PointCarré, il a été créé par Xavier Goebels et son siège est à Florenville en province de Luxembourg. Il sera désormais coactionnaire de la holding détenant PointCarré et Zeb. PointCarré compte ouvrir 15 à 20 nouveaux magasins en Belgique (en particulier au nord du pays) et créer une centaine de nouveaux emplois. Xavier Goebels a confié à la presse :   "Si nous sommes des grands parmi les petits, nous sommes des petits parmi les gros! Grâce à cette opération, nous serons beaucoup plus forts, mettrons en oeuvre une volée de projets que nous avions mis entre parenthèses comme l'ouverture d'un magasin en ligne qui représente un investissement de 600.000 euros. Le niveau de compétition est tel que pour vendre le même volume et faire le même chiffre d'affaires, il faut beaucoup plus de services aux clients, de formations, de digital. Cela nous permettra d'investir dans la logistique, d'être plus rapide pour réagir aux ruptures de stocks ou aux rotations de produits, de performer nos outils informatiques, d'optimiser les coûts, de négocier encore plus les achats, et par conséquent de pouvoir pratiquer des prix compétitifs et avoir accès à des marques exclusives. Les clients pourront passer commande courant 2018 de chez eux, du bureau, du magasin aussi via des écrans, et se faire livrer à l'endroit de leur choix. Mais malgré la reprise de PointCarré par la holding qui détient aussi Zeb,  même si des synergies seront effectuées, le nom, les magasins et le personnel de PointCarré restent. Si nous avons choisi de travailler avec eux, c'est parce que l'entente est bonne".

La devise de notre pays n'est-elle pas "L'union fait la force" ?

8 commentaires:

youri a dit…

Vous devriez savoir, Petit Belge, que la devise belge n'a RIEN à voir entre une union entre francophones et flamands qui ferait la force.
Lorsque les nations étrangères ont voulu que la Belgique soit créée, les deux partis politiques qui y existaient à savoir les libéraux et les chrétiens ont choisi cette devise : union chrétienne et libérale afin de gouverner.
Cette devise est depuis bien longtemps détournée par ceux qui croient que l'union entre francophones et flamands est importante. À bien des égards, elle n'existe d'ailleurs pas.

Un petit Belge a dit…

Youri, vous préférez que ces habitants du Hainaut Occidental restent au chômage et refusent l'emploi qu'on leur propose....parce qu'il est en Flandre??? Vous préférez que le groupe wallon PointCarré stagne et soit incapable d'investir, au lieu de s'allier au groupe Zeb....parce qu'il est flamand??? Désolé mais je préfère la mentalité de tous ces Belges (qu'ils soient flamands, wallons, bruxellois et germanophones) qui se fichent complètement de la frontière linguistique créée par des politiciens, et se montrent dynamiques, volontaires et ouverts pour faire avancer des projets et soutenir notre économie.

Anonyme a dit…

Youri, le slogan reste adaptable aussi au genre d'union que le Petit Belge, moi et tant d'autres souhaitons. C'est en effet par l'union que pourrait enfin venir la fusion... ou une certaine fusion en tout cas. Tous les flamands connaissent des wallons qu'ils aiment bien comme tous les wallons ont des amis flamands. Au cas par cas ça marche très bien. Ce sont les entités anonymes, celle "des flamands" et celle des "wallons" qui ont du mal, et des échanges du genre de ceux que le Petit Belge nous présente pourront faire la différence... peu à peu.

adrienne a dit…

youri, ça s'appelle un troll, inutile de répondre, rien ne le convaincra :-)

youri a dit…

Adrienne, si quelqu'un qui n'a pas le même avis que vous doit être qualifié de la sorte, eh bien je plains votre conception de la démocratie et de votre ouverture d'esprit.

Edmee. Si une union de tous les Belges autre qu'artificielle avait dû se faire, j'imagine qu'en presque 200 ans elle se serait faite.
On assiste même à un detricotage volontaire de ce qui a pu un jour être unitaire. C'est dire si ..

Petit Belge, j'hésite.
J'hésite entre une sorte de grande naïveté et une sorte de méthode Coué qui vous pousse à croire en n'importe quoi.
Dans le cas présent, le fait pour une entreprise flamande d'engager du personnel francophone vous semble être miraculeux ou exemplaire. Mais enfin, la normalité dans une vraie nation c'est justement de ne faire aucune différence et le fait ne devrait même pas être relaté parce que normal.
On a en fait affaire ici à une entreprise qui veut prospérer mais qui ne trouve pas de personnel flamand. Elle se résoud alors à embaucher ailleurs. C'eut pu être des Français ou des Néerlandais ou des Roumains... Ce sont des Wallons. Ben et alors ?
Ils seront sans nul doute les premiers licenciés lorsque la conjoncture économique le commandera.
Vous parlez de frontière linguistique. C'est bien là le problème que vous niez. Un vrai pays ne comporte pas de frontière en son sein.

Un petit Belge a dit…

Youri, la majorité des Belges se moquent complètement de la frontière linguistique créée par nos politiciens, comme les habitants du Hainaut Occidental qui vont travailler en Flandre ou comme les groupes Pointcarré et Zeb qui ont décidé de s'unir. Dans mon précédent article, je parlais également des joueurs de tennis belges (qu'ils soient flamands, wallons ou bruxellois) qui prennent plaisir à se retrouver et à défendre ensemble les couleurs de la Belgique en Fed Cup et Coupe Davis. Les chiffres venant d'être communiqués, je pourrais aussi parler du gros succès du secteur touristique durant les deux semaines de congé de Pâques, avec les nombreux Wallons qui sont allés à la côte belge et les nombreux Flamands qui sont venus dans les Ardennes. On pourrait aussi évoquer le succès du parc Pairi Daiza (province du Hainaut) qui est géré par le Wallon Eric Domb et le Flamand Marc Coucke.

youri a dit…

Petit Belge.
La majorité des Flamands à élu des représentants politiques qui ont tracé une frontière dans leur propre pays. Certains refusent de nommer un bourgmestre francophone pourtant élu démocratiquement. Certains exigent une représentation minimale au sein de leur parlement en dépit ici aussi de toute logique démocratique.
Ceci n'est pas un pays aurait pu dessiner Magrite qui s'y connaissait en surréalisme.
Ah oui, à la vlaamse kust et dans les Ardennes à Pâques, il y avait aussi des Allemands, des Hollandais, des Français...J'ai même croisé des Chinois à Bruxelles....Étonnant non ?

Françoise à la Réunion a dit…

Bonsoir petit Belge
L'union fait la force c'est bien vrai, je découvre beaucoup de choses sur ton beau pays grâce à tes articles et aux commentaires de tes amis.
Merci pour ton gentil passage.
Douce soirée et beau dimanche ensoleillé.
Des bises d'amitié de la Réunion