lundi 12 mai 2014

Nouveau film de Lucas Belvaux et Emilie Dequenne

"Pas son genre" est le nouveau film du réalisateur belge Lucas Belvaux qui a choisi l'actrice belge Emilie Dequenne pour le rôle principal. Cette comédie raconte l'histoire d'amour entre un professeur de philo parisien et une coiffeuse d'Arras que tout oppose. Ils ont répondu aux questions du journal "La Dernière Heure" :


Lucas Belvaux
"Les différences apparemment inconciliables, c'est un grand classique de la comédie?
- C'est le point de départ du livre que j'ai adapté. Le problème entre eux n'est pas tant social que culturel. Qu'est-ce qu'on lit, qu'est-ce qu'on écoute, de quoi on parle? Cela rend leur amour sans avenir. Et cela amène à se poser la question :  est-ce que j'aurais pu passer à côté de l'amour de ma vie pour des raisons culturelles? Est-ce qu'on peut être à ce point méprisant? Lui s'ennuie un peu partout, mais elle a quelque chose de tellement vivant, joyeux, qu'il se sent bien avec elle.


- Vous donnez les clefs dès le départ :  il est admiré pour ses textes sur l'amour mais ne sait pas aimer?
- Il le fallait pour le suspense :  va-t-il pouvoir enfin aimer? Jennifer le sent d'ailleurs dès le départ que leur amour est en danger : elle se donne énormément de mal pour lui. Elle lit Kant, les grands romans, elle fait des efforts pour attraper le bonheur dès qu'il passe. Mère célibataire de 35 ans, coiffeuse à Arras, elle sait qu'il lui reste peu de temps pour trouver l'homme de sa vie. Alors qu'un intellectuel parisien de 40 ans est encore en pleine ascension. Elle espère que c'est son prince charmant, même si elle craint que ce ne soit pas le cas.


- Vous n'avez jamais filmé un personnage aussi optimiste que Jennifer. Pourquoi maintenant?
- Elle veut être heureuse. Le bonheur ne va pas de soi, il faut le construire, le prendre quand il passe, ne pas s'accrocher à ce qui n'est plus. Elle est dans la vie. Sur le même thème, on aurait pu construire un film noir. Ce n'est pas une franche comédie mais c'est assez léger. Sur le fond, c'est très dur et c'est pour çà qu'on est ému. "La garçonnière" de Billy Wilder, un de mes films de référence, est très dur et noir sur les rapports hommes-femmes, mais c'est une comédie. Même chose pour "Breakfast at Tiffany's". C'est d'un désespoir absolu et pourtant très drôle. La comédie, j'aime çà. J'avais envie d'y revenir. Et je ne vois pas quelle actrice pourrait être aussi lumineuse qu'Emilie dans ce film. Elle est un peu comme Jennifer : elle prend plaisir à chanter, danser, jouer la comédie. Elle est magnifique. C'est une grande actrice mais elle n'est jamais dans un délire de star. Cela se voit dans ses choix de film et sa manière de travailler. On a l'impression qu'elle a 50 ans de métier".


Emilie Dequenne
"Le thème de la différence a déjà été traité souvent au cinéma mais pas sous cet angle-là?
- Elle est riche comme tout, cette fille, mais sa richesse se trouve ailleurs. Elle n'a pas la même culture que lui (la philosophie n'est quand même pas à la portée de tout le monde) mais elle a la sienne. Elle lit malgré tout. Le plus important dans la vie n'est pas la culture mais la curiosité. Et elle est extrêmement curieuse, et peut-être plus que lui. Lui est curieux dans son monde mais elle a un monde plus vaste que le sien. Elle est née dans un autre milieu mais jamais elle ne se plaint, elle est heureuse tout le temps. Son optimiste est sans faille, elle est pimpante, j'ai adoré ce personnage.


- Vous êtes aussi optimiste que Jennifer?
- Cela peut mettre la petite larme à l'œil mais c'est un film très positif : Jennifer est totalement libre, elle s'en fiche de la classe, du niveau social. Pour elle, il n'y a pas de différence. Elle est vraiment dans la vie. Cette femme est une leçon d'optimisme. Cela fait du bien. D'ailleurs, quand j'ai lu le scénario, je me suis dit : il ne faut pas te louper, cette fille, tout le monde doit l'aimer. C'est the girl next door comme joue Jennifer Aniston. Pour moi, c'est çà faire du cinéma intelligent : tout le monde va s'y retrouver dans ce film axé sur le sentiment amoureux.


- Qu'est-ce qui différencie la beauté du charme?
- Pour çà, je suis très kantienne, moi aussi. Il existe des beautés absolues que tout le monde reconnaît, et d'autres qui plairont juste à certains. Après, il y en aura toujours qui la ramèneront en disant que Naomi Campbell n'est pas à leur goût, mais pour moi, elle est universellement belle et c'est comme çà. Certaines actrices font l'unanimité aussi. Alors que moi, Emilie, je sais que je peux parfois être très belle et à d'autres moments pas, que je plairai à certains et pas à d'autres. Même si je n'accorde pas tellement d'importance à mon image. L'important, c'est de me sentir bien. L'aspect physique, çà va mieux : l'adolescence est loin maintenant. Je suis comme je suis et puis voilà... Qu'on soit Naomi Campbell ou Kate Moss, on aura tous à un moment donné le visage déformé par la douleur, on a tous des instants de vie durant lesquels on peut être sublimes et d'autres où on ne l'est pas".

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Voilà un film qui me parle d'emblée... bien envie de le voir! Merci d'en avoir parlé....

Anonyme a dit…

(^‿^) ❀

Coucou cher Petit Belge !
MERCI de me faire découvrir ce film ! EXTRA !

Bonne journée et GROS BISOUS d'Asie pour toi :o)

carine-Laure Desguin a dit…

L'amour entre deux personnes différentes, une belle histoire. Ça m'intéresse.