lundi 31 mars 2014

Le Lambermont à Bruxelles

                         

Le Lambermont est la résidence officielle du premier ministre à Bruxelles. Il n'y habite généralement pas, mais il est fréquent qu'il y passe la nuit lorsque des réunions se terminent tard. Au Lambermont, le premier ministre organise des réunions de travail et reçoit des personnalités nationales et internationales. Mais son cabinet et tous ses conseillers travaillent au 16, rue de la Loi, à côté du Parlement.

Pourquoi "Lambermont"? C'est le nom de la rue dans laquelle il est situé. François-Auguste Lambermont a été, pendant 45 ans au XIXème siècle, secrétaire général des Affaires étrangères. La demeure se trouve à l'angle des rues Lambermont et Ducale, face au Parc Royal, non loin du palais des Académies et du palais royal.

C'est en 1779 que fut terminée la construction de cette jolie demeure dans le style néo-classique qui caractérise l'ensemble du quartier royal. Plusieurs propriétaires s'y succèdent (dont le dernier fut le marquis de Trazegnies), avant d'entrer en 1860 dans le patrimoine de l'Etat après avoir été acquis par le ministère de l'Intérieur. Ensuite, le Lambermont abrite diverses administrations (sciences, agriculture, industrie, travaux publics, p.ex.) et est occupée par les Allemands durant la première guerre mondiale. Depuis 1945, c'est la résidence officielle du premier ministre belge.

vendredi 28 mars 2014

Le jazz belge

Alors qu'on vient d'apprendre que notre compatriote Toots Thielemans mettait fin à sa carrière, j'en profite pour vous mettre les liens vers trois anciens articles liés au jazz belge :

http://journalpetitbelge.blogspot.be/2009/05/le-jazz-belge.html

http://journalpetitbelge.blogspot.be/2010/09/steve-houben-lacademie-royale-de.html

http://journalpetitbelge.blogspot.be/2012/02/tournee-pour-les-90-ans-de-toots.html

Et je voudrais vous faire découvrir le pianiste bruxellois Martin De Marneffe qui vient de sortir un nouvel album "Wake up" avec MDM Experience :   http://vimeo.com/42624924

Quels sont vos coups de cœur parmi tous ces musiciens belges de jazz?

mercredi 26 mars 2014

Les Schtroumpfs débarquent à Bobbejaanland

                  Les petites créatures bleues seront présentes tous les jours cette saison pour des “meet & greet” avec les visiteurs, des spectacles interactifs sur le podium et des séances photo avec les fans.

Un accord vient d'être conclu entre le parc d'attractions Bobbejaanland (www.bobbejaanland.be) et la fille du dessinateur belge Peyo (décédé en 1992) pour accueillir les Schtroumpfs qui y posséderont un emplacement permanent. Beau coup médiatique de Bobbejaanland qui sera ainsi désormais le seul parc en plein air de Belgique à accueillir les petits lutins bleus. Une évaluation aura lieu entre les deux parties fin 2014, et en cas de succès, il est probable que les Schtroumpfs occupent à l'avenir encore plus de place dans le parc.

Rappelons que ce parc d'attractions doit son nom au chanteur Bobbejaan Schoepen (décédé en 2010) qui fut un pionnier de la variété belge et de la musique pop, notamment en étant un des premiers à introduire la country en Europe. Il est également connu pour avoir créé le parc d'attractions Bobbejaanland à Lichtaart dans la province d'Anvers.         

lundi 24 mars 2014

Le micro-crédit en Belgique

Lorsqu'on parle du micro-crédit, on pense aux pays du tiers-monde, mais cela existe aussi en Belgique grâce notamment à MicroStart (www.microstart.be). De quoi s'agit-il? Il s'agit de crédits de quelques milliers d'euros (5.000 euros en moyenne) permettant à des personnes souvent précarisés ou/et au chômage de lancer leur propre activité professionnelle. Il s'agit aussi parfois d'aider des indépendants déjà en activité mais dont la situation financière ne leur permet plus d'avoir des crédits des banques. Depuis 2011, MicroStart a rencontré 3.700 personnes et accordé 850 crédits (dont 400 en 2013). Tous les projets soutenus par MicroStart ne réussissent pas sur le long terme, mais parmi les réussites, citons, par exemple, Octavio qui a obtenu 8.000 euros pour ouvrir "Luso Market", un magasin de produits portugais près de la barrière de Saint-Gilles. Vu le succès, il a pu engager deux personnes et ouvrir sans micro-crédit un deuxième magasin à Ruisbroek où la communauté portugaise est très importante. Pour 2014, leur objectif est d'accorder 650 micro-crédits. MicroStart a ouvert des agences à Bruxelles, Gand, Liège, Anvers et Charleroi. A noter qu'outre le crédit accordé, il y a aussi tout un travail en amont d'accompagnement et de conseil par une centaine de bénévoles (dont la plupart sont des jeunes retraités des banques qui mettent leur expérience au profit des autres). Par ailleurs, le conseil d'administration de MicroStart est présidé par Philippe Maystadt, ancien président de la Banque Européenne d'Investissement.

vendredi 21 mars 2014

Nouvelle expo au Musée Verhaeren de Sint-Amands

Exposition "Une passion pour Verhaeren : Acquisitions marquantes 2006-2013"
Depuis l'Année Verhaeren en 2005, tout a été mis en œuvre pour enrichir et compléter la collection du Musée Verhaeren de Sint-Amands (www.emileverhaeren.be), qui a également acquis quelques donations importantes. La collection comprend des manuscrits, lettres, éditions bibliophiles, photos originales et œuvres d'art (peintures de Georges Tribout, dessins de Constant Montald, gravures de Henri Ramah, James Ensor et Charles Bernier, lithographies de Théo Van Rysselberghe, Odilon Redon, Dario de Regoyos et Fernand Khnopff). Le tout forme un ensemble d'un haut niveau qui illustre le poète et son œuvre. A voir les week-ends et jours fériés jusqu'au 25 mai 2014.

Qui était Emile Verhaeren ?
Né en 1855, Emile Verhaeren effectue des études de droit, mais une carrière d'avocat ne l'intéresse pas. "Les Flamandes", son premier recueil de poésies, est publié en 1883. Sa bibliographie contient une longue liste de critiques d'art, d'essais, de poèmes et de pièces de théâtre rédigés pendant 33 ans. Sur le plan personnel, après une série de deuils successifs qui ébranlent sa santé mentale, il rencontre sa future épouse Marthe qui lui apporte bonheur et sérénité. Ami personnel du roi Albert Ier et de la reine Elisabeth, Emile Verhaeren côtoie au cours de sa vie de nombreux écrivains (Rodenbach, Mallarmé, Maeterlinck, Verlaine, Gevers,...), artistes (Ensor, Van Rysselberghe, Khnopff, Rodin,...) et leaders socialistes (Vandervelde, Destrée,...). Lors de la première guerre mondiale, il est trop âgé pour se battre, mais il défend et glorifie la Belgique et ses souverains à travers ses poèmes, articles de journaux et conférences. Ce grand poète belge décède accidentellement en 1916 à la gare de Rouen. Ses derniers mots seront "Je meurs...ma femme...ma patrie".

Les deux musées Verhaeren
Il existe deux musées en Belgique consacrés au poète Emile Verhaeren, tous deux situés dans des endroits bucoliques propices à de belles promenades :  à Sint-Amands (province d'Anvers) où il a passé son enfance et où il a été inhumé, et sur le site du "Caillou-qui-bique" à Roisin (province de Hainaut) où il passait l'été avec son épouse. Partons à la découverte de ces deux musées grâce à notre amie Tania :

Sint-Amands : http://textespretextes.blogs.lalibre.be/archive/2012/07/31/balade-a-saint-amand.html

Roisin :  http://textespretextes.blogs.lalibre.be/archive/2013/08/16/au-caillou-qui-bique-1115446.html

mercredi 19 mars 2014

1 million de visiteurs dans les musées et monuments gantois en 2013

En 2013, les musées et monuments de Gand (chef-lieu de la province de Flandre orientale) ont enregistré 1.046.704 visiteurs et dépassent ainsi le million pour la troisième année consécutive :

1° Château des Comtes de Flandre (Gravenstein)
C'est le fleuron et l'emblème de la ville de Gand, et son intérêt historique est incontestable :  293.086 visiteurs en 2013 (contre 271.427 en 2012).

2° Musée communal des Beaux-Arts (MSK)
Le MSK a accueilli 92.361 visiteurs en 2013, soit une majoration de 8.000 personnes par rapport à 2012. Traditionnellement, les expositions provisoires attirent un nombreux public ; ce fut notamment le cas avec l'exposition "Modernisme". Mais plus de la moitié des visiteurs sont attirés par les collections permanentes, et l'atelier ouvert de restauration de "L'Agneau Mystique" suscite la curiosité. Pour 2014, le MSK propose une exposition "Théodore Géricault : fragmenten van mededogen" (qui a ouvert ses portes fin février) et une exposition "Love Letters" (hiver 2014/2015) sur le rôle des lettres d'amour dans la vie quotidienne entre 1870 et 1930.

3° Musée communal des Arts Contemporains (SMAK)
Le programme de 2013 a attiré 60.790 visiteurs :  Joachim Koester, Koen Theys, Javier Téllez et Rachel Harrison, entre autres. Il faut ajouter les efforts fournis pour la participation à la Biennale de Venise.

4° Designmusuem
Le musée ayant organisé en 2013 des expositions autour de noms moins populaires qu'en 2012 (l'expo autour de Coca-Cola avait attiré beaucoup de monde), son nombre de visiteurs a été en chute en 2013 :  60.744. Pour 2014, le musée va organiser des expositions permanentes de collections thématiques, et des expositions sur le thème "Dyson" (aspirateurs) et "Lightopia" (lumière et design).

5° Le STAM
Le STAM a enregistré 68.341 visiteurs en 2013 contre 69.986 visiteurs en 2012. Malgré cette légère baisse, le musée se réjouit de constater l'évolution croissante du nombre de visiteurs étrangers. Nouveauté 2014 :  des guides audios seront disponibles à partir de mai, début de la saison touristique.

6° "L'Agneau Mystique" dans la cathédrale
Avec le château des comtes de Flandre, c'est l'autre curiosité incontournable de Gand. En 2013, malgré sa restauration, 146.346 personnes sont venues voir le tableau "L'Agneau Mystique" de Van Dijck dans la cathédrale Saint-Bavon.

7° Museum Industrie Arbeid Textiel (MIAT)
2013 est une belle année pour le MIAT qui n'avait jamais atteint un tel score (49.369 visiteurs). Cela représente une augmentation de près de 25% par rapport à l'année précédente, et il a reçu le Prix du Musée de l'année 2013. Un vent nouveau souffle ces derniers mois sur le musée qui s'est également engagé dans divers projets de quartier.

8° Le beffroi
Progression également pour le beffroi qui a enregistré 97.427 visiteurs en 2013 (contre 92.953 en 2012).

9° L'abbaye Saint-Pierre
93.248 personnes ont poussé la porte de l'abbaye Saint-Pierre, notamment pour l'exposition "Lang Leve de TV".

10° Huis van Alijn
Le programme avec des workshops, lectures et activités familiales semble porter ses fruits :  le nombre d'entrées pour les expositions temporaires et permanentes a enregistré une légère hausse en 2013 avec 86.223 visiteurs. Sa participation à des événements culturels comme de Gentse Feesten attire également un autre public.

Il ne vous reste plus qu'à vous rendre à Gand pour découvrir ces 10 musées et monuments. Bonne visite!                                           

mardi 18 mars 2014

Axel Hirsoux représentera la Belgique à l'Eurovision

Ce dimanche, le public de la VRT (chaîne de télévision publique néerlandophone) et un jury international ont choisi le chanteur belge francophone Axel Hirsoux pour défendre la Belgique au Concours Eurovision de la Chanson 2014 avec sa chanson "My mother". Ce n'était pas un inconnu au sud du pays car il avait participé à la deuxième saison de "The Voice Belgique" mais avait été éliminé lors des duels. Il a dès lors eu la bonne idée de tenter sa chance au nord du pays. Très sollicité depuis dimanche, il a répondu aux questions de la presse :

"C'est une belle revanche après "The Voice Belgique"?
- Je ne vois pas çà comme une revanche. Juste comme une étape supplémentaire dans ma carrière. Je suis la preuve qu'il y a un après "The Voice Belgique". J'ai beaucoup travaillé après mon élimination, j'ai pris en maturité. Et cela a payé.

- On vous avait pourtant senti très déçu lors de votre élimination?
- Cela ne fait pas plaisir, mais Natasha St-Pier m'a écrit par la suite pour m'expliquer les raisons de son choix. Je les ai comprises. Je reste d'ailleurs en contact avec Natasha et n'ai aucune rancune par rapport à l'émission "The Voice Belgique" ; c'est une belle famille. Je me rendrai d'ailleurs probablement dans le public des lives pour encourager des amis. Et puis, ce serait drôle que je vienne chanter mon titre de l'Eurovision sur la scène de l'émission. Rien n'est encore prévu mais j'irais avec plaisir.

- Etre choisi devant les autres candidats, cela a dû vous surprendre?
- Pour être honnête, je ne m'y attendais pas du tout. Mes concurrents, que je considère surtout comme des amis, étaient extrêmement talentueux.

- Ne craigniez-vous pas que le fait d'être francophone vous desserve?
- Cela m'a fait hésiter à m'inscrire au concours, au départ. Et puis, je me suis lancé. Depuis, j'ai pris des cours de néerlandais. Je ne suis pas bilingue mais je me débrouille. Je trouve que c'est le minimum que je pouvais faire par respect pour le public. Que je ne me remercierai jamais assez pour avoir voté pour moi. Pour le reste, je ne me sens étranger nulle part dans mon pays. Et je suis belge, et c'est ainsi que je compte aller à Copenhague. Pour défendre mon pays, la Belgique.

- On vous surnomme le Pavarotti wallon?
- C'est mieux que d'être appelé le Panda wallon! Avec mon physique, ma barbe et le fait que je m'habille en noir et blanc sur scène, c'était l'un ou l'autre. Sérieusement, cela fait plaisir. Je préfère être comparé à Pavarotti qu'à d'autres chanteurs que je ne citerai pas... Même si je n'ose pas à me comparer à un tel talent.

- Quel est votre programme pour les mois à venir?
- Mon agenda est en train de s'allonger de minute en minute. Avant l'Eurovision, j'ai beaucoup de réunions et de répétitions prévues avec la délégation belge. Je vais vraiment tout faire pour porter la Belgique en finale du concours".

Il ne reste plus qu'à écouter Axel (www.youtube.com/watch?v=dq2mnMybIkc) et à donner votre avis. Alors, qu'est-ce que vous pensez de sa chanson "My mother"?

jeudi 13 mars 2014

Le carnaval d'Alost

Grâce aux photos de notre ami Willy, je vous propose de découvrir le carnaval d'Alost en province de Flandre orientale. Vieux de 600 ans, il est inscrit sur le patrimoine immatériel de l'Unesco (comme celui de Binche en province de Hainaut) :  http://dorpstraat-mariakerke.skynetblogs.be/tag/aalst+carnaval+2014

Je vous propose aussi de (re)lire un ancien article sur le Carnaval :  http://journalpetitbelge.blogspot.be/2011/03/carnaval.html

lundi 10 mars 2014

Ré-ouverture du café Métropole à Bruxelles

      

Créé en 1890 par la famille de brasseurs Wielemans-Ceuppens, le café de l'Hôtel Métropole était fermé depuis avril 2013. Il vient de ré-ouvrir après un an de travaux. Le décor n'a cependant pas changé car l'intérieur et l'extérieur du bâtiment sont classés. Le café propose 80 places à l'intérieur et 150 places à l'extérieur grâce à la terrasse donnant sur la célèbre place de Brouckère. Le prix des consommations est un peu plus cher que dans un café normal, mais cela vaut la peine d'entrer une fois dans cet établissement pour découvrir le splendide décor.

vendredi 7 mars 2014

"Sous les ombrages de Lombise" (Renée-Victoire Carton de Wiart)

Renée (en hommage à son oncle) - Victoire (en raison de la guerre) est née en octobre 1918 à Londres. Son père Edmond Carton de Wiart était le frère du premier ministre et écrivain Henry, mais il a eu aussi une vie bien remplie :  secrétaire de Léopold II de 1901 à 1909, directeur à la Société Générale, président de la Royale Belge, administrateur de la Donation Royale, Grand Maréchal de la Cour du roi Baudouin. Originaire de la province de Namur et passionnée de musique, sa mère Louise de Moreau de Bioul a été dame d'honneur de la reine Elisabeth de 1930 à 1965, et présidente de la Croix-Rouge de Bruxelles. Le couple a construit une maison au square Montgomery à Bruxelles et acheté le château de Brumagne le long de la Meuse.

Renée-Victoire reçoit d'abord des cours à domicile avec deux amies, apprend l'anglais lors de ses séjours réguliers en Grande-Bretagne, et participe aux activités des guides et à des cours de danse. Elle effectue ses études secondaires chez les demoiselles de Decker et à la Sainte-Famille, puis trois années d'études supérieures à l'Institut Marie Haps.

Renée-Victoire nous raconte ses souvenirs du décès d'Albert Ier en 1934 :  son père a participé aux recherches à Marche-les-Dames, sa mère était à Laeken avec la reine Elisabeth, et elle a assisté au transfert du corps du Roi de Laeken au palais royal. Les années suivantes, la jeune fille vit diverses expériences :  voyages en Italie et en Egypte, audience privée avec le pape Pie XI, visite de deux charbonnages à plusieurs centaines de mètres sous terre, etc.

En 1937, elle rencontre Marc de la Boessière-Thiennes qui, suite à plusieurs décès, avait hérité du château de Lombise, d'un hôtel de maître à Bruxelles, d'un châlet à Crans-Montana en Suisse et du titre de marquis de sa famille paternelle, et du château de Sebourg en France et d'un hôtel de maître à Paris de sa famille maternelle. Ils se marient en 1938 à Brumagne, et partent en voyage de noces au Luxembourg, en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Le couple s'installe ensuite au château de Lombise, un village dont Marc est le bourgmestre. Ils auront quatre filles :   Ella (dont la reine Elisabeth est la marraine), Prisca, Michèle et Nathalie.

Lors de l'invasion allemande en 1940, Renée-Victoire et sa fille aînée accompagnent les trois enfants du roi Léopold III en France, avant de les quitter pour rejoindre le château de la Bourdonnaye en Bretagne, propriété d'une tante de Marc. Durant l'été, elles rentrent au château de Lombise qui avait été occupé par les soldats français et allemands. Marc ayant caché les registres communaux pour éviter le travail forcé des hommes de Lombise, il est emprisonné trois mois par les Allemands. Ils sont à Bruxelles lors de la libération de septembre 1944 qu'ils fêtent joyeusement.

La vie de Renée-Victoire est bien remplie après la guerre :  voyage d'un mois en 1947 au Portugal et en Espagne avec les reines Elisabeth et Marie-José, voyage aux Etats-Unis en 1948 à l'invitation des officiers libérateurs, présidence de la Fondation Comte Gaëtan de la Boessière-Thiennes en faveur de l'enfance, des Jeunesses Musicales de Mons et de la section hennuyère de l'Association Atlantique, construction d'un châlet de 11 chambres à Crans-Montana, voyages au Congo en 1957 et en Extrême-Orient en 1961, invitée de nombreuses réceptions de l'Expo 1958, dame d'honneur de la reine Sirikit de Thaïlande lors de son voyage en Belgique, etc. Lors de sa retraite, le roi Baudouin demande à Edmond Carton de Wiart ce qu'il souhaite comme cadeau. Il demande que son titre de comte soit transmis à sa fille Renée-Victoire et à ses quatre petites-filles. Ce qui fut fait.

Mais comme elle l'écrit elle-même,  "la première moitié de ma vie n'avait été qu'une succession de bonheurs, ou presque. La seconde allait être plus dure...".  Tout commence avec les décès de son père en 1959 et de Marc en 1962, à l'âge de 51 ans. En 1964, le château de Lombise est victime d'un gros incendie, mais les habitants sauvent spontanément les meubles et la bibliothèque. Deux années de travaux seront nécessaires pour le reconstruire comme au 18ème siècle, sans les mansardes rajoutées en 1880. Renée-Victoire succède à son défunt époux comme dernière bourgmestre de Lombise pendant deux mandats jusqu'à la fusion des communes, et se remarie avec Thierry de la Kethulle, un officier célibataire proche de la retraite.

Lors de la fusion des communes qu'elle déplorera toujours, elle organise une consultation populaire : une majorité d'habitants de Lombise marque sa préférence pour une fusion avec Silly, mais ils ne furent pas entendus et seront rattachés à la commune de Lens. Renée-Victoire se présente aux élections du Grand-Lens et devient présidente du C.P.A.S., une fonction qu'elle trouvera passionnante. Un nouvel incendie a lieu au château de Lombise en 1979, mais dans les dépendances cette fois. Entretemps, elle est devenue grand-mère et fait construire la villa "Thimouzet" au Portugal.

Sa vie est ensuite marquée par une succession de décès parmi ses proches :   elle perd ses trois filles Prisca (en 1982), Michèle (en 1993) et Nathalie (en 2000), ainsi que son deuxième époux Thierry (en 1998). Après le décès de Prisca sans descendance, elle partage ses trois châteaux :  Lombise à Michèle, Brumagne (victime à son tour d'un incendie en 2001) à Ella, et Sebourg à Nathalie. En 1987, elle crée avec sa dernière fille Ella le Club Montgomery, un club bilingue pour les femmes installé au rez-de-chaussée de sa maison du square Montgomery à Bruxelles (les étages sont occupés par ses petits-enfants et elle). Dans les années 90, elle préside également le comité de soutien de l'Œuvre Nationale des Aveugles et siège au conseil d'administration du Concours Musical Reine Elisabeth.

En 2002, Renée-Victoire écrit ses mémoires, publiées par les Editions Clepsydre. Malgré sa vie bien remplie, ses deux mariages heureux et sa fortune, elle confie :   "Aujourd'hui, je suis la proie d'une grande tristesse lors des réunions de famille. Je m'y sens entourée et, en même temps, très seule :  Thierry s'en étant allé lui aussi, je suis la dernière de ma génération, et la génération suivante a presque disparu. Je ne peux plus partager qu'avec Ella les nombreux souvenirs qui se rattachent à l'enfance de mes filles. Heureusement, son affection et celle de mes petits-enfants me procurent à la fois de la joie et du réconfort. Il faut y ajouter aujourd'hui la présence attendrissante de mes arrières-petits-enfants (...) De toute façon, je trouve que je n'ai pas le droit d'empoisonner l'existence de ceux qui m'entourent : je préfère garder ma souffrance pour moi. Ne se doit-on pas d'adopter un genre de vie supportable pour autrui?".

La comtesse Renée-Victoire Carton de Wiart est décédée en 2013.

mardi 4 mars 2014

Exposition sur le pointillisme à Bruxelles

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Comme j'ai déjà eu l'occasion de vous en parler, le quartier de la place Royale à Bruxelles est un grand pôle culturel de notre capitale, avec le Musée d'Art Ancien, le Musée Bellevue, le palais des Beaux-Arts, le Musée Magritte, le Conservatoire, le nouveau Musée Fin de Siècle, l'ancien palais du Coudenberg et le Musée des Instruments de Musique (qui accueille l'exposition sur les 200 ans d'Adolphe Sax dont je vous ai parlé il y a peu). Mais sur cette place Royale, l'Espace culturel ING propose également d'intéressantes expositions (infos pratiques : www.ing.be/art).

Jusqu'au 18 mai, on peut y voir l'exposition "To The Point" sur le pointillisme. Né à Paris en 1886, quand Seurat expose sa toile "Une après-midi sur l'île de la Grande Jatte", le pointillisme révolutionne la peinture en juxtaposant des points de couleurs pures afin de rendre objectivement ce que voit l'œil. L'année suivante, le tableau est présenté au Salon des XX à Bruxelles et enthousiasme les artistes belges et étrangers présents dans la capitale. Le Belge Théo Van Rysselberghe (voir tableau ci-dessus) devient l'une des figures de proue du pointillisme.

L'exposition "To The Point" réunit une soixantaine de portraits pointillistes, dont certains venant de collections privées sont montrés pour la première fois. Ils sont signés Seurat, Signac, Pissarro, Van Rysselberghe, Van de Velde, etc. Plusieurs bornes interactives permettent de découvrir de nombreuses photos d'époque des personnalités liées aux peintures. Plus d'infos sur cette expo grâce à notre amie Tania qui l'a déjà visitée :  http://textespretextes.blogs.lalibre.be/archive/2014/02/22/portraits-en-touches-1125009.html

Pour plus d'infos :  "Théo Van Rysselberghe" par Ronald Feltkamp (éditions Racine)
L'auteur souligne dans l'introduction :   "Van Rysselberghe, Flamand francophone expatrié en France vers quarante ans, occupe une position ingrate sur la scène artistique :  il ne sera pas défendu, à l'instar des peintres flamands restés géographiquement et linguistiquement flamands, par la communauté flamande, pas plus que par la communauté wallonne, ni bien entendu par le monde de l'art français. Par ce dernier, il est un peu considéré comme un sous-Signac ou un sous-Cross. Il en résultera pour ses œuvres des prix de vente peu élevés".  Plus loin, il est catégorique :  "Une chose est tout à fait claire : Théo Van Rysselberghe est bien l'égal des grands néo-impressionnistes".

Qui est Théo Van Rysselberghe?   Né en 1862 dans une famille bourgeoise de Gand, il suit les cours des académies de Gand et Bruxelles. En 1882, il obtient une bourse d'étude pour aller en Espagne et au Maroc. Il y rencontre le sculpteur belge Constantin Meunier et peint des sujets orientalistes, comme l'imposant "Fantasia" qu'on peut voir aujourd'hui aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique.

De retour à Bruxelles, Théo expose ses toiles ramenées de son voyage et fait la connaissance du poète Emile Verhaeren qui l'introduit dans les cercles artistiques où évoluent Edmond Picard et Octave Maus. A partir de 1887, il commence à peindre des tableaux impressionnistes et pointillistes, dont de très nombreux portraits de sa femme Maria et de leur fille Elisabeth. De 1890 à 1910, Théo voyage un peu partout en Europe. Il revient à Bruxelles pour réaliser le portrait de gens aisés qui constitue sa principale source de revenus. "L'heure embrasée" (1897) est son premier tableau de baigneuses au bord de l'eau de grande dimension. C'est un sujet auquel il n'avait pas encore touché.

En 1911, Théo fait construire une maison avec atelier dans le Lavandou, non loin du peintre Henri-Edmond Cross avec qui il s'entend bien. Théo et Maria deviennent grands-parents en 1920 :   Elisabeth donne naissance à une fille née de sa liaison avec le poète André Gide. La santé de Théo commence à décliner à partir de 1920 et il décède en 1926 à Saint-Clair.

Ce très bel ouvrage contient plus de 330 reproductions d'œuvres du peintre belge Théo Van Rysselberghe que j'aime beaucoup. Mes coups de cœur vont à ses paysages lumineux, comme "Le canal en Flandre par temps triste", "La régate", "Le port de Cette", "La vallée de la Sambre", "La pointe de Per Kiridec à Roscoff", "L'île du Levant vue du cap Benat", "La promenade" ou "Le thé au jardin".

dimanche 2 mars 2014

"Comment devenir belge en 10 leçons" (Gilles Dal)

A l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage (préfacé par Philippe Geluck), l'historien-journaliste-humoriste bruxellois Gilles Dal a répondu aux questions de "La Dernière Heure" :

"Vous dressez un portrait plutôt peu flatteur de la Belgique et des Belges. C'est volontaire?
- C'est marrant car je trouve qu'il s'agit d'un portrait assez affectueux. En écrivant le livre, j'ai pensé que çà ne vexerait pas tellement les Belges puisqu'ils s'amusent toujours beaucoup quand on se moque d'eux. En fait, le Belge est la seule nationalité à bénéficier de stéréotypes positifs. D'habitude, on dit des choses positives sur les animaux : le renard est rusé, le singe est malin, p.ex. Et le Belge, lui, il est sympa. Comme je l'écris dans le livre, il l'est autant que les autres.

- Tout de même, vous y allez fort : le dépeceur de Cuesmes, rebaptisé dépeceur de Mons pour des raisons marketing.
- Pour le dépeceur, j'ai voulu montrer que, malgré le fait qu'on dise toujours que la Belgique est un pays très sympa, très village, très cool, une espèce de village Schtroumpf, la Belgique est un pays dans lequel il se passe, hélàs, des malheurs identiques à d'autres pays.

- Vous listez également les pires citations sur la Belgique par quelques écrivains français.
- Alors çà, je pense que les Belges en tirent une certaine fierté, car en général, quand ils entendent çà, ils ne sont pas tellement vexés, ni blessés. Déjà, ces citations contre la Belgique sont tellement excessives qu'elles en deviennent amusantes. Ensuite, on se doute clairement que, quand tel écrivain écrit çà, il n'est pas particulièrement en forme et, malheureusement, à cette période il est en Belgique. Donc, çà tombe sur les Belges. Je suppose qu'il était assez seul quand il a écrit toutes ces méchancetés. Et puis, j'ai l'impression que notre amour-propre ne se focalise pas vraiment là-dessus. Ca fait partie du charmes des Belges, d'une certaine mentalité pas très chauvine.

- Vous déconstruisez néanmoins le fameux mythe du Belge sympa.
- Oui, parce qu'il y a autant de personnes antipathiques en Belgique que dans les autres pays. Alors, c'est curieux : pourquoi dit-on toujours que le Belge est sympa? Et plus on dit qu'il est sympa, plus çà le rend sympa. C'est une sorte de cercle vertueux. Vous êtes belge et vous arrivez en France : d'abord, les gens ont un petit sourire amusé et puis vous disent que vous êtes sympa. Comme on vous dit çà, vous êtes contents, vous souriez, du coup vous êtes vraiment sympas aux yeux de vos interlocuteurs. C'est le contraire d'une personne victime de racisme quand il débarque dans un pays : on lui dit qu'on ne l'aime pas. Du coup, il est rejeté, il ne se sent pas bien et çà se passe mal. Forcément, il ne sera pas sympa. C'est le cercle vicieux.

- Le Belge n'est cool qu'à l'étranger, alors?
- C'est amusant de voir que, souvent, les Belges se plaignent de leur pays mais qu'ils sont quand même très très très fiers quand les Français leur disent qu'ils sont sympas. Ils en tirent un certain amour-propre parce que çà leur fait plaisir. Ils aiment bien quand même entendre ou dire qu'ils sont chouettes en dénigrant implicitement les Français. Ce qui prouve qu'ils ne sont pas si cool que çà...".