vendredi 11 septembre 2009

Journées du Patrimoine à Saint-Gilles

Pour les lecteurs étrangers de ce blog, Saint-Gilles est une commune très multiculturelle de la région bruxelloise. Lors des Journées du Patrimoine (19 et 20 septembre 2009), vous pourrez notamment visiter à Saint Gilles l'hôtel de ville (place Van Meenen), l'ancien cinéma Aegidium (parvis de Saint-Gilles) et la maison Pelgrims (rue de Parme, 69).

Malgré les agandissements apportés à l'ancienne maison communale, la nécessité de posséder, à Saint-Gilles, un nouvel hôtel de ville se fit pressante et, quand le terrain fut choisi et l'architecte sélectionné, les choses avancèrent rapidement puisqu'en quatre ans, l'hôtel de ville fut achevé et inauguré le 24 juillet 1904. L'architecte Albert Dumont, installé à Bruxelles depuis 1878, est à l'origine des plans de l'édifice de 4.267 mètres carrés qui aujourd'hui encore domine la barrière de Saint-Gilles. Il imagina un édifice doté de deux ailes en arc de cercle semblant accueillir les administrés. Francophile convaincu, une inclination qui lui venait de sa mère française, il adopta le style néo-Renaissance française qui se caractérise par son opulence et la richesse de son appareil. L'utilisation du granit rose des Vosges, de la pierre d'Euville et de Savonnières, de la brique, de la pierre bleue crée une heureuse polychromie qui participe habilement au décor. La décoration sculptée, transcrivant le programme politique de la commune, est dûe à des artistes renommés tels Julien Dillens, Paul Dubois et Victor Rousseau. Quant à l'intérieur, il reçut une riche ornementation destinée à glorifier l'institution communale, ses réalisations et son image.

L'ancien cinéma Aegidium a ouvert ses portes au public en 1905. Derrière sa façade éclectique à tendance néoclassique se cache une décoration exubérante qui n'a cessé de s'enrichir au fil des campagnes de rénovation de 1913, 1931, 1933, 1936 et finalement 1956, date à laquelle les architectes Hendrickx et Stevens ajoutent une salle de style Louis XV. Si les films ne sont plus projetés à l'Aegidium, le bâtiment conserve précieusement des espaces où les styles Art Déco et Art Nouveau se mêlent joyeusement à des éléments tout droit sortis des vocables décoratifs classiques, tels que guirlandes florales, médaillons ou paons. Mais le clou du spectacle est la salle mauresque, unique dans le panorama bruxellois. Des entrelacs, des coquilles, des palmettes, des frises géométriques, de fines colonnettes, des arcs en fer à cheval, des miroirs et des traces d'écriture fantaisiste recréent un univers oriental que les éclairages rendent magique.

Attribuée à l'architecte Pirenne, la maison patricienne Pelgrims avec écuries, habitée par la famille Colson depuis sa construction en 1905, est vendue en 1927 à l'industriel Eugène Pelgrims avant de devenir un bien communal en 1963. Si l'intérieur est adapté à cette époque, on distingue encore quelques beaux vitraux d'origine et une élégante verrière bleue reposant sur une structure en béton, ajoutée en 1927 par l'architecte Fernand Petit. Cet ancien jardin d'hiver destiné à accueillir des plantes exotiques surplombe l'ancien parc de la propriété qui, augmenté ultérieurement, s'étend sur 1,2 hectare. D'inspiration romantique, ce parc à l'anglaise présente un relief au dénivelé singulier qui lui donne un aspect des plus pittoresques encore accentué par des fontaines et un étang à berges cimentées. Cet espace vert a reçu le nom de Pierre Paulus en hommage à l'un des fondateurs du groupe expressionniste Nervia.

3 commentaires:

Pierre-Jean a dit…

Cette belle description donne envie d'y aller, et quand on est trop loin, de consulter quelques photos.

Alain a dit…

Salut petit belge,
T'as vu avec Clouseau en flandre ???
Amitié.

Louis a dit…

Et oui les photos donnent l'envie d'aller voir cela de plus près !