vendredi 30 janvier 2009

Le futur Musée René Magritte à Bruxelles

A quelques mois de l'inauguration du futur Musée René Magritte à Bruxelles, Charly Herscovici a accordé cette semaine une longue interview au magazine français "Point de Vue" :

"Racontez-nous comment a pu naître un tel projet.
- L'aventure remonte à une quinzaine d'années. Après avoir parcouru le monde dans tous les sens et initié de grandes expositions de New York à Tokyo, je me suis rendu compte qu'il y avait un potentiel énorme pour Magritte et qu'il était temps d'amorcer la création d'un lieu qui lui soit entièrement consacré.
- Pourquoi est-ce que cela a pris tant de temps?
- Parce qu'il fallait mettre tout le monde d'accord! En Belgique, rien n'est simple, la culture est partagée en trois (flamande, francophone et bruxelloise). Magritte unit nos cultures, mais l'idée d'un musée ne faisait pas l'unanimité, certains ne comprenaient pas pourquoi on devait privilégier Magritte plutôt qu'Ensor par exemple, ou pourquoi il fallait que cela se fasse forcément à Bruxelles.
- Qu'est-ce qui a été le déclic finalement?
- J'ai trouvé le bon interlocuteur à travers Michel Draguet, directeur général des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Il m'a proposé ce bâtiment qui est idéalement situé sur la place Royale et j'ai aussitôt accepté. Nous sommes allés ensuite voir le groupe Suez et ils ont été d'accord pour financer les travaux. Ils ont signé un chèque de quatre millions et demi d'euros, ce qui est une opération de mécénat sans précédent.
- Le plus difficile n'était-il pas de convaincre les musées de se dessaisir des toiles de Magritte qu'ils possédaient?
- Oui, il a fallu négocier pour que les Musées Royaux acceptent le principe de tous les réunir en un seul endroit, ce qui était le bon sens même. Au Musée d'Art Moderne, il y a cent cinquante oeuvres, dont quarante-huit toiles, mais dans la salle dite Magritte, on en voit à peine une vingtaine.
- Combien y en aura-t-il dans le nouveau musée?
- Deux cent dix tableaux, dont une soixantaine confiés par des collectionneurs, plus un nombre important de dessins et de documents que je prête et qui sont inédits, comme des collages faits par Magritte ou le press-book de ses articles annotés de sa main.
- Des choses dont vous aviez hérité à la mort de la veuve de Magritte?
- Pas exactement. Lorsque Georgette décède en 1986, il y a un testament où figurent quatre légataires : les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, le Centre Pompidou, le Musée des Beaux-Arts de Charleroi et moi. Chacun hérite d'oeuvres et pour ma part, j'hérite des droits intellectuels, c'est-à-dire le droit de reproduction et le droit moral.
- Cela signifie que si un Japonais veut faire une carte postale avec un tableau de Magritte, il doit passer par vous et vous touchez un pourcentage?
- Absolument, mais mon rôle est passif. Je ne suis pas sur le terrain, il y a des gens pour çà, je ne m'occupe pas du côté commercial.
- Qui s'occupe du commerce alors?
- Il y a des sociétés d'auteurs, comme l'ADAGP, qui gèrent cela. Mais je ne dis pas que cela ne rapporte pas d'argent, c'est ce qui me permet d'être libre et de faire vivre la fondation.
- La fondation?
- En 1998, j'ai créé la Fondation Magritte pour promouvoir son oeuvre à travers le monde et fixer les choses dans le temps. Si je venais à disparaître, ce but serait poursuivi et encadré. Avant, je ne m'occupais que de la succession.
- Comment aviez-vous connu Georgette Magritte?
- Je l'ai rencontrée à la fin des années 70 à une exposition Magritte au casino de Knokke-le-Zoute. J'avais 17 ou 18 ans. On a échangé quelques mots et sympathisé. Je lui ai rendu visite dans sa maison et peu à peu une relation amicale s'est installée. Lorsqu'elle s'est séparée de son secrétaire, elle m'a proposé naturellement de l'aider. Il n'y avait pas de contrat entre nous. A l'époque, j'étais étudiant en économie et seul comptait le plaisir d'être dans cette maison qui n'avait pas bougé depuis la mort de Magritte en 1967. Peu à peu, elle m'a donné des responsabilités, j'ai géré les relations avec les musées, les collectionneurs.
- Vous vous souvenez des toiles qui étaient alors dans la maison?
- Parfaitement. Dans le salon trônait "La magie noire". Au-dessus du canapé, il y avait "Le domaine d'Arnheim", et au-dessus du secrétaire "La page blanche", le dernier tableau achevé de Magritte. De chaque côté d'une commode, "L'incendie" et "L'île au trésor", au-dessus du piano "Le prêtre marié", le portrait de Georgette était dans la chambre à coucher, et "Le galet" dans le boudoir qui lui servait d'atelier.
- Comment avez-vous appris que vous héritiez?
- A la mort de Georgette en 1986, le notaire m'a téléphoné et m'a donné lecture de la clause qui me concernait. Ce fut une vraie surprise, elle ne m'en avait pas du tout parlé.
- Il n'y avait pas d'autres héritiers?
- La nièce de René Magritte pensait avoir quelque chose, mais Georgette avait hérité de tout à la mort de son mari. Dans leur contrat de mariage était précisé "au dernier vivant tous les biens". Les deux frères de Magritte avaient essayé de récupérer quelque chose, sans succès, la nièce de René n'a donc rien eu quand Georgette est décédée. Mais pour ce qui n'était pas dans le testament, des oeuvres qu'elle voulait donner de la main à la main à des proches, on a cherché des héritiers légaux, et des arrière-arrières-cousins de Georgette se sont retrouvés du jour au lendemain propriétaires de toiles de Magritte! Cela a fini en vente chez Sotheby's à Londres...
- J'imagine que ce testament ne vous a pas fait que des amis?
- Les gens ont été très durs avec moi. J'ai tout entendu. Hériter quand on a 28 ans, c'est grisant mais on a la terre entière contre soi. J'ai reçu des lettres d'insultes, des photographes me traquaient dans la rue, on m'a traité de tous les noms...
- Comme gigolo?
- Entre autres. Heureusement, j'ai eu le soutien de quelques amis de Magritte et de sa femme. Ils m'avaient vu au fil des années et ils m'ont aidé. J'ai ainsi pu compter sur les conseils de leur avocat Harry Torczyner jusqu'à sa mort en 1998.
- Combien y a-t-il de Magritte à travers le monde?
- 1200 toiles dont 40% en collections privées : Paul Mc Cartney en a 25, Daniel Filipacchi une vingtaine, le baron et la baronne Roland Gillion-Crowet 8, le baron Albert Frère 5.
- Y a-t-il beaucoup de faux?
- Oui. Deux fois par an, à la fondation, un comité d'experts se réunit pour authentifier des oeuvres et sur la cinquantaine examinée, 80% sont fausses! Il y a même une école de faux en Italie!
- C'est la rançon de la gloire?
- Oui. Avec Matisse, Picasso et Warhol, Magritte est l'artiste le plus connu mondialement car ses tableaux sont forts, immédiatement reconnaissables".

mercredi 28 janvier 2009

Succès pour le cinéma belge

1° Du côté flamand, c'est le thriller "Loft" d'Eric Van Looy et Bart De Pauw qui cartonne actuellement et a déjà dépassé le cap du million de spectateurs. L'histoire : cinq hommes mariés louent un loft luxueux à Anvers pour y donner rendez-vous à leurs maîtresses mais les problèmes commencent quand ils y trouvent le cadavre d'une jeune femme. Personne ne la connaît. Les amis tentent de découvrir la vérité ; la méfiance s'installe entre eux... (www.loftdefilm.be). "Loft" n'est plus très loin du film "Koko Flanel" (1.082.000 spectateurs en 1990) du réalisateur Urbanus qui détient le record du plus gros succès du cinéma belge. De son côté, l'asbl BPlus se mobilise pour faire diffuser "Loft" en Wallonie (il est sous-titré en français à Kinepolis Bruxelles). Plus d'infos auprès de Gilles Vanden Burre : gilles_vdb@hotmail.com

2° Les Belges seront à nouveau en force le 27 février 2009 à la cérémonie des Césars à Paris, dont on vient d'apprendre les sélections. Déborah François est sélectionnée dans la catégorie meilleur espoir féminin pour son rôle dans "Le premier jour du reste de ta vie" ; elle sera opposée notamment à Marilou Berry, la fille de Josiane Balasko. Notre compatriote Yolande Moreau (qui a reçu en janvier le trophée Lumière pour son rôle dans "Séraphine") est nommée pour le titre de meilleure actrice face à Catherine Frot, Sylvie Testud, Kristin-Scott Thomas et Tilda Swinton. Dans la catégorie du film étranger, deux films belges ("Le silence de Lorna" des frères Dardenne et "Eldorado" de Bouli Lanners) sont nommés. On croise les doigts...

3° Enfin, à la télévision, signalons aussi que "L'Empereur du goût", le feuilleton belge de 10 épisodes coproduit par la RTBF et la VRT a reçu, la semaine dernière, trois Fipa d'Or lors du Festival International de Programmes Audiovisuels de Biarritz : celui de la meilleure série, de la meilleure actrice (Marieke Dilles) et de la meilleure musique (Wim Willems). Toutes nos félicitations à cette collaboration fructueuse entre les chaînes de télévision publiques flamande et francophone! Plus d'infos sur www.lempereurdugout.be (Merci à Pierre et David pour l'info).

mardi 27 janvier 2009

"Que la Belgique crève? Questions aux séparatistes" (H. De Croo)

Ancien ministre, ancien président de la Chambre et du VLD, Herman De Croo est actuellement député-bourgmestre de Brakel. Il a écrit un ouvrage bilingue sur le séparatisme qui se lit en une demi-heure. Ce concept me plaît car il donne les mêmes informations au nord et au sud du pays, ce qui est malheureusement trop peu souvent le cas. Il a eu raison de ne pas évoquer des raisons sentimentales ou nostalgiques, mais de se baser sur des dossiers concrets.

Herman De Croo explique que l'indépendance de la Flandre obtiendrait difficilement le soutien de pays comme la Grande-Bretagne ou l'Espagne, qui ne voudraient pas donner des ailes aux séparatistes écossais et basques. Il met en garde contre le départ probable de l'Otan et des institutions européennes vers un autre Etat plus stable.

Le député réfute toute comparaison entre la Belgique et la Tchécoslovaquie, car les Tchèques et Slovaques n'ont pas de capitale commune. L'existence de Bruxelles oblige nos deux grandes communautés à s'entendre. Il fait également remarquer que de nombreux Flamands viennent travailler dans la région bruxelloise mais paient leurs impôts en Flandre ; qu'adviendraient-ils dans un Espace Wallonie-Bruxelles indépendant?

Herman De Croo explique également que l'Etat fédéral et la sécurité sociale prennent à leur compte le financement des coûts liés au vieillissement de la population, et que les séparatistes évitent soigneusement de revendiquer la régionalisation de cette compétence. Mais en cas de scission de la Belgique, les dépenses liées au vieillissement auraient des conséquences sur le budget de la Flandre, d'autant qu'il sera plus important au nord de la frontière linguistique.

Après avoir évoqué la difficulté de partager la dette publique, Herman De Croo écrit : "Il convient de faire preuve d'un certain réalisme et de savoir que la scission de la Belgique causerait d'énormes dégâts à notre image. La perte de confiance des investisseurs, élément qui leur est crucial, aurait un impact négatif sur notre image et impliquerait une baisse de la croissance économique et une diminution des investissements".

S'il estime qu'une réforme de l'Etat est nécessaire, il s'oppose au confédéralisme : "Ceux qui prônent un réel modèle confédéral comme solution pour l'actuelle réforme de l'Etat, se font des illusions. Ou, bien pire, donnent des illusions à d'autres". Il fait remarquer que peu de séparatistes proposent des solutions concrètes aux difficultés citées dans son livre, et conclut que la scission de la Belgique aurait pour la Flandre bien plus de conséquences économiques négatives que de répercussions positives.

dimanche 25 janvier 2009

Nicolas Ancion, Jean Botquin et Dominique Leruth

Fidèle à l'esprit de ce blog, voici quelques nouvelles d'auteurs belges que les médias ne mettent pas assez en valeur.

Il y a quelques jours, l'écrivain Jean Botquin a eu la gentillesse de laisser un commentaire sur ce blog et de me mettre parmi ses liens. Qui est Jean Botquin? Né en 1932 à Courtrai, il habite aujourd'hui dans le Hainaut, est membre de l'Association des Ecrivains Belges et collabore à plusieurs revues littéraires. Sa bibliographie contient des romans, des poésies et des nouvelles, et son oeuvre a été récompensée par plusieurs prix. Plus d'infos sur http://jeanbotquin.blogspot.com

Surprise de la semaine : l'écrivain liégeois Nicolas Ancion m'envoie, ainsi qu'à d'autres bloggeurs, un mail pour m'annoncer la sortie de son nouveau livre joint en format PDF et m'autoriser à publier des extraits sur mon blog. J'avoue que j'ai été très honoré de cette marque de confiance de cet auteur dont je vous ai déjà parlé (il avait d'ailleurs répondu début janvier à mon questionnaire "La Belgique de...") et qui a compris l'intérêt d'utiliser Internet pour faire connaître son travail. Pour rappel : licencié en philologie romane de l'Université de Liège, Nicolas (37 ans) est l'auteur de nombreux livres, comme "Quatrième étage", "Ecrivain cherche place concierge", "Le poète fait sa pub", "Métro boulot dodo" ou "Nous sommes tous des Playmobiles". Certains ont été traduits en langue étrangère. Plus d'infos sur http://ancion.hautetfort.com

Illustré par le dessinateur Pierre Kroll, le dernier livre de Nicolas s'appelle "Retrouver ses facultés" (92 pages), dans lequel il parle avec humour et tendresse de l'université. On se doute qu'il y a une part d'autobiographie dans ces 40 textes. Pour vous donner envie d'acheter ce livre (10 euros), voici un extrait qui définit "kot", un belgicisme inconnu de nos voisins :

"En prison, au monastère, on dirait cellule, tout simplement, mais le terme n'est pas assez vendeur. Alors, tes seize mètres carrés, ton lit, ton évier, ton étagère, le WC sur le palier et la douche à la cave, on appelle çà un kot. Ailleurs, on dirait chambre d'étudiant, placard à balais, garçonnière, logement insalubre, mais ici on dit kot avec un k comme dans le mobilier Ikea dont il est équipé, le mot est un peu fort, disons plutôt garni, comme une choucroute en boîte, beaucoup de chou et un peu de viande en croûte, une planche sur tréteaux, une cuisine blanche et l'étagère Billy à côté du sommier, droit sous le plafonnier, ampoule économique et interrupteur à l'entrée. C'est ici que tu vas, quatre ou cinq ans durant, te bourrer le crâne et te bourrer tout court..." (Nicolas Ancion)

Enfin, des nouvelles de la Bande des Nez Rouges (écrivains publiés par les éditions Chloé des Lys) qui fréquente souvent ce blog. Dominique Leruth sera en séance de dédicaces le 7 mars 2009 de 15h à 18h à l'Espace Art Gallery à Ixelles. Plus d'infos sur http://cre-art-ure.over-blog.com

vendredi 23 janvier 2009

Drame à Termonde

Un article était prêt à être placé ce soir sur mon blog, mais cela m'a paru superficiel suite à la tragédie qui a eu lieu ce matin dans notre pays à Termonde. C'est horrible... Je présente mes condoléances aux familles des trois victimes, je souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés et je félicite les services de secours.

mardi 20 janvier 2009

Yanina Wickmayer (WTA 73)

Née à Lierre en 1989, notre compatriote Yanina Wickmayer est aujourd'hui la meilleure joueuse de tennis belge au classement mondial de la WTA et bénéficie depuis peu des conseils de Carlos Rodriguez, ancien mentor de Justine Henin. Ce week-end, elle a accordé une interview au journal "La Dernière Heure/Les Sports" :

"Je ne suis pas Kim ou Justine. Je m'appelle Yanina. Elles ont réalisé des trucs extraordinaires que personne n'oubliera. C'est quelque part dommage qu'elles ne soient plus sur le circuit, car cela m'aurait encore permis de demeurer dans l'ombre et de progresser à leur contact. Mais bon, c'est de toute manière à moi de trouver ma voie. Mon père et ma mère ne jouaient pas au tennis. Petite, je regardais la Formule 1 et je faisais du ski, ainsi que du taekwondo. Je n'étais pas un garçon manqué, mais c'est simplement que mes parents voulaient que j'apprenne à me défendre. J'ai touché ma première raquette par hasard lorsqu'une copine m'a proposé de l'accompagner à un stage d'été chez Jan Van Langendonck. J'allais avoir neuf ans. C'était peu avant que ma maman ne nous quitte... Je ne pouvais plus rester à la maison. Pendant deux ans, j'avais vécu entre les infirmières et les baxters, et chaque fois que j'entrais dans une pièce ou que je touchais un meuble, je voyais ma mère devant moi. C'était horrible. Ma maman était une femme formidable. Elle avait le coeur sur la main et trouvait toujours une solution à tout problème. Elle m'a appris le respect et le partage. Je crois que je lui ressemble beaucoup, même si cela ne se voit pas sur le court, car là il faut être forte et sans pitié pour ne pas se faire manger par les autres. La différence entre le Top 60 ou Top 70 est une question de détails. Je considère que j'ai une grande marge de progression dans le domaine tactique. Jankovic est sur ce plan un bel exemple. Elle est extrêmement solide. En ce qui me concerne, je suis parfois encore trop sauvage. Je dois essayer d'intégrer plus de variété dans mon jeu. Mon grand rêve serait de gagner l'US Open".

dimanche 18 janvier 2009

Les marches de l'Entre Sambre et Meuse

De nombreuses localités de la région de l'Entre Sambre et Meuse organisent des marches militaires. Leur origine remonte au Moyen Age. A la Pentecôte, les croyants effectuaient de longues marches vers les abbayes pour y déposer leurs offrandes. Pour éviter les attaques et pillages, ces processions étaient escortées par des milices rurales, puis par des sociétés militaires. Aujourd'hui, les marches mélangent donc procession religieuse et défilé civil. Les plus connues sont celles de Gerpinnes, Walcourt, Thuin et Ham-sur-Heure. Les costumes sont du Premier et du Second Empire, mais les uniformes se dégradant, les marcheurs adoptent aussi les costumes militaires de la première armée belge de 1830 et de la garde civique de 1850. Certaines marches ont lieu à date fixe, d'autres sont mobiles et dépendent principalement de la fête de Pâques. Plusieurs d'entre elles sont placées sous le patronage de Saint Roch qui aurait intercédé en faveur de la population de cette région lors d'épidémies de peste. Plus d'infos sur le site de l'Association des Marches Folkloriques de l'Entre Sambre et Meuse : www.amfesm.be

Le Musée des Marches Folkloriques de l'Entre Sambre et Meuse se trouve à Gerpinnes et contient des collections d'objets et d'uniformes anciens et actuels liés aux marches. Dans la bibliothèque, les historiens et étudiants peuvent trouver des articles, mémoires, livres, photos, films et manuscrits liés à ce folklore. Plus d'infos sur www.museedesmarches.be

samedi 17 janvier 2009

La Belgique de Chantal Adam

Fonctionnaire liégeoise depuis plus de trente ans, Chantal Adam a publié deux romans aux éditions Chloé des Lys : "L'aquarelle bleue" et "Le secret des amandiers". Vous pouvez la retrouver sur http://chantal.adam.over-blog.com

1° Votre définition de la Belgique?
Une co-location entre deux preneurs dissemblables qui vivent en bonne intelligence malgré les manoeuvres fragilisantes d'égocentriques concierges.

2° Quels sont vos endroits préférés de Belgique?
Ma bonne ville de Liège. Elle est une infatigable fêtarde, intrépide, fière et rebelle. J'aime à m'égarer dans ses ruelles pavées, chargées d'un passé prestigieux. Petite effrontée, le verbe haut, constamment en lutte avec ses voisins, elle a su conserver son indépendance pendant plus de huit siècles. Plus française que belge, elle a cependant joué un rôle primordial dans l'unification de notre pays.

3° Vos coups de coeur culturels belges (musique, littérature, peinture, cinéma, etc.)?
Faisant fi des frontières linguistiques, le savoir-faire belge est historique dans bien des domaines : le génie des maîtres flamands du XVIème (Rubens, Bruegel,...), les écoles belges parmi les meilleures de BD (Franquin, Hergé, Morris, Walthéry,...), l'oeuvre intemporelle de Simenon, Verhaeren,... Même s'ils ne rencontrent pas toujours ma préférence, leurs talents engendrent un puissant sentiment d'appartenance nationale.

4° Votre membre préféré de la famille royale belge?
Aucun. D'aucun se plaît à dire que le Roi est le ciment de la nation, et pourtant la Question Royale, qui aurait pu être à l'origine d'une guerre civile, a marqué une rupture dans l'unitarisme.

5° Quels sportifs belges soutenez-vous?
Aucun en particulier, tous lorsqu'il s'agit de compétitions internationales ; ridicule mais inéluctable fibre patriotique!

6° Quelles sont vos spécialités culinaires belges préférées?
La gaufre (wafe), la crêpe (boûkète), li stron d'poye... Je suis Liégeoise, hein fi!

7° Je vous laisse carte blanche pour parler d'un(e) Belge que vous souhaiteriez mettre à l'honneur.
Hubert Goffin, le premier ouvrier mineur à être décoré de la Légion d'Honneur pour ses actes de bravoure. Le 28 février 1812, lui et son gamin ont sauvé des dizaines de mineurs pris au piège dans la bure du Beaujonc.

8° Votre souhait pour la Belgique?
Que cette terre conserve ses spécificités! Qu'elle fasse prospérer en harmonie, dans l'union mais non dans la soumission, les deux ethnies dont elle est riche. Qu'elle prodigue ses richesses pareillement d'autant qu'elles vont et viennent, l'Histoire en est témoin. A l'heure où les religions écartèlent aux quatre coins du monde, nous avons la chance d'être de même confession. Quant à cette langue qui nous distingue, elle ne peut, à la face de l'Europe, être motif de désunion. Que l'apprentissage de la langue de l'autre ne devienne pas un ultimatum! Il doit être désiré sous peine d'être méprisé. Le français est dans les gênes de la Wallonie : "Nos Lettres sont françaises justement parce qu'elles sont nôtres, elles sont nôtres justement parce qu'elles sont françaises" (Charles Plisnier).

dimanche 11 janvier 2009

La Belgique de Gilles Vanden Burre (BPlus)

Gilles Vanden Burre est le dynamique président du comité de direction de l'asbl BPlus (www.bplus.be) qui a été créée en 1998 et compte plus de 4.000 membres. Son objectif est de militer en faveur de l'unité de la Belgique fédérale (donc pas un retour à la Belgique unitaire) à travers de nombreuses initiatives : conférences, fête de Wallonie en Flandre, speed-dating intercommunautaires, cartes blanches dans la presse écrite, etc. Ce sont également des membres de l'asbl BPlus qui sont à l'origine de l'instauration de deux jours de festivités à Liège à l'occasion de la fête nationale 2009. Par ailleurs, je souhaite un très joyeux anniversaire à Gilles Vanden Burre qui fête aujourd'hui ses 31 ans.

1° Votre définition de la Belgique?
Pour moi, la Belgique, c'est une chance. Une chance d'être né dans un pays multiculturel au coeur de l'Europe, une chance de ne pas être obsédé par un patriotisme démesuré, une chance d'être au croisement des civilisations latine et germanique, et une chance de pouvoir servir de laboratoire du "vivre ensemble" européen.

2° Quels sont vos endroits préférés de Belgique?
Pour moi, les endroits sont liés à des moment particuliers. J'aime, par exemple, le parc Duden le dimanche après-midi (match de l'Union), la République d'Outre-Meuse un soir de 15 août, la forêt de Soignes un dimanche matin ou les rues de Gand un soir de Gentse Feesten. La seule exception étant la grand-place de Bruxelles que je peux traverser à toute heure du jour ou de la nuit sans me lasser.

3° Vos coups de coeur culturels belges (musique, littérature, peinture, cinéma, etc.)?
En ce moment, mon gros coup de coeur cinéma est le film flamand "Loft" qui a déjà été vu par plus de 950.000 spectateurs en Flandre et à Bruxelles. C'est vraiment un excellent thriller. Avec BPlus, on est en train d'essayer de monter une (voire plusieurs) projections en Wallonie. Au niveau littéraire, j'adore Eric-Emmanuel Schmitt qui vient de devenir belge via une très belle déclaration d'amour... Un bon pied de nez à ceux qui, chez nous, veulent à tout prix devenir français!

4° Votre membre préféré de la famille royale belge?
Même si ce n'est pas trop mon créneau, je dirais que notre roi Albert II, avec son sourire et sa bonhommie caractéristiques, a fort bien tiré son épingle du jeu dans le contexte politique actuel que l'on connaît.

5° Quels sportifs belges soutenez-vous?
Etant grand amateur de tennis, je supporte depuis plusieurs années notre équipe de Coupe Davis, et plus particulièrement Xavier Malisse et Olivier Rochus. Je soutiens d'ailleurs de tout coeur le nouveau capitaine Réginald Willems. N'oublions pas qu'il y a deux ans, nous avions trois joueurs dans le Top 40 ; seuls la France, les USA et l'Espagne faisaient mieux à l'époque, sans parler de Kim et Justine qui étaient alors dans le Top 3 mondial féminin... C'était vraiment exceptionnel! Au niveau du football, j'aimerais attribuer une mention spéciale à Marouane Fallaini : à peine 20 ans, une super mentalité, pas du tout prétentieux et...qui cartonne à présent en Angleterre après avoir été transféré pour 20 millions d'euros du Standard (plus gros transfert de l'histoire du foot belge). Un futur meneur pour nos Diables Rouges en plus... Chapeau bas!

6° Quelles sont vos spécialités culinaires belges préférées?
Sans hésiter, les croquettes aux crevettes et l'américain frites.

7° Je vous laisse carte blanche pour parler d'un(e) Belge que vous souhaiteriez mettre à l'honneur.
Le Docteur Peter Piot. Cet éminent scientifique belge a été directeur exécutif d'Onusida depuis sa création en 1995 jusqu'à la fin de l'année 2008. Il a donc passé 13 ans de sa vie à se battre contre le virus du sida et les désastres qu'ils causent au niveau mondial. Malgré qu'il ait exercé ce poste majeur à l'échelon international pendant plus d'une décennie, les médias belges en ont rarement parlé et malheureusement peu de nos concitoyens connaissent cet homme brillant dont notre pays peut être fier. A ma connaissance, seul le magazine Knack l'a réellement mis à l'honneur en le nommant Homme de l'Année 2008.

8° Votre souhait pour la Belgique?
Qu'un véritable modèle fédéral moderne, efficace et solidaire voit le jour en Belgique, réussissant à dépasser une fois pour toute les querelles communautaires grâce à la mise en place de régions (y compris Bruxelles) autonomes au sein d'un Etat fédéral fort, dans lequel les compétences sont distribuées en fonction de leur degré d'efficacité et non de critères idéologiques ou nationalistes. Un tel modèle devra être composé d'une circonscription électorale nationale (sauf si nous arrivons enfin à avoir de véritables partis fédéraux...), d'une saine hiérarchie des normes ou encore d'une bien meilleure collaboration entre les régions et régions/fédéral. Dans un tel scénario, on arrêtera de se prendre la tête sur les limites de Bruxelles, sur la langue dans laquelle des convocations électorales doivent être envoyées ou sur l'origine linguistique de tel ministre ou telle personnalité. Ce scénario n'est pas si utopique qu'il y paraît... Il nous faut simplement une génération politique courageuse (des deux côtés de la frontière linguistique) et prête à faire des concessions décisives afin d'obtenir des accords clairs et définitifs. Il faut sortir des compromis, qui s'enchaînent depuis 20 ans, et opter pour les consensus : chaque partie pouvant dans ce cas quitter la table des négociations en vainqueur! Je ne pense pas que cela se produira avec la génération actuelle, sans doute encore trop marquée émotionnellement par le "Walen Buiten", les Fourons, les bagarres pour la frontière linguistique, etc. ...et donc trop encrée dans la fameuse "Belgique à papa". J'ai, par contre, beaucoup d'espoir en la jeune génération politique montante, que je côtoie très souvent grâce à mes activités au sein de BPlus, qui paraît déterminée à en finir avec les problèmes liés au XXème siècle : nationalisme, extrémisme linguistique et repli sur soi.

samedi 10 janvier 2009

La Belgique de Karim Majoros

Direction aujourd'hui Anderlecht en région bruxelloise, où habite Karim Majoros (28 ans), chargé de communication au SETCA fédéral et militant au parti Ecolo. Ce citoyen engagé est aussi le responsable d'un blog contenant des articles intéressants et bien argumentés : www.majoros.net

1° Votre définition de la Belgique?
Un morceau de terre, plutôt riche, en paix, avec des citoyens venant de partout, qui parlent des langues différentes (français, néerlandais, allemand mais aussi arabe, turc, portugais, anglais,...). Avec 3 communautés et 3 régions, dont Bruxelles, région à part entière et qui doit le rester.

2° Quels sont vos endroits préférés de Belgique?
Les Jardins de la Maison d'Erasme à Anderlecht (où j'habite), le quartier Saint-Jacques à Bruxelles-ville (où j'ai étudié), le piétonnier de Namur (où j'aime me balader) et la digue de Middelkerke (souvenirs d'enfance avec ma grand-tante et mes cousins)...

3° Vos coups de coeur culturels belges (musique, littérature, peinture, cinéma, etc.)?
Pour la musique : Jean-Luc Fonck (Sttellla), Jéronimo, Arid, dans des genres bien différents. Pour la BD : Frédéric Jannin (Germain et Nous) et Kroll (y a intérêt puisque nous collaborons avec lui dans mon travail au syndicat, le SETCA de la FGTB). Pour la TV : les Snuls. Et Benoît Poelvoorde pour le ciné.

4° Votre membre préféré de la famille royale belge?
Parce que son attitude relance sans cesse la question de la dotation royale, je dirais le prince Laurent. Mais je suis loin d'être fan de la famille royale, en fait.

5° Quels sportifs belges soutenez-vous?
A part le vélo au quotidien, le sport n'est pas mon dada. Tia Hellebaut? Pas pour ses pubs pour des pizzas mais parce qu'elle a été franche : elle raccroche car elle est enceinte et veut s'occuper de sa famille.

6° Quelles sont vos spécialités culinaires belges préférées?
Les frites sauce tartare et le filet américain (belge comme son nom l'indique).

7° Je vous laisse carte blanche pour parler d'un(e) Belge que vous souhaiteriez mettre à l'honneur.
Tinne Van der Straeten, voilà quelqu'un à qui je tire mon coup de chapeau. Le 7 novembre 2007, c'est la seule députée néerlandophone qui s'est abstenue de voter contre la scission de BHV. Non pas qu'elle soit contre la scission, mais car elle refuse qu'une communauté impose de force son point de vue à une autre. Il faut dire que le dialogue, çà la connaît : Tinne, bruxelloise, fait partie du seul groupe parlementaire bilingue uni : Ecolo-Groen. A l'époque, j'avais déjà salué son courage sur mon blog.

8° Votre souhait pour la Belgique?
Je souhaite davantage de responsables politiques capables de mettre entre parenthèses les échéances électorales pour prendre des décisions audacieuses. Non seulement en matière institutionnelle, mais aussi pour lutter contre la pauvreté et développer l'emploi en misant sur les filières comme les économies d'énergie.

mercredi 7 janvier 2009

La Belgique de Monique Célestri

Née à Elouges en 1960, l'artiste peintre et sculptrice Monique Célestri est membre de l'Académie Européenne des Arts. Après avoir travaillé sur le figuratif pendant plusieurs années, elle s'est orientée depuis plusieurs mois vers l'abstrait. Chaque année, elle participe à des expositions individuelles et collectives en Belgique et à l'étranger. Plus d'infos sur www.celestri-monique.be

1° Votre définition de la Belgique?
C'est le pays où je suis née. Mon père, lui, me dit que pour lui, c'est un pays de cocagne (il est arrivé de sa Sicile à l'âge de 16 ans). Aujourd'hui du haut de ses 80 ans, il s'y sent toujours aussi bien. Je trouve le Belge très sympathique, chaleureux et avec un parler franc.

2° Quels sont vos endroits préférés de Belgique?
J'adore Bruxelles, c'est une ville de référence. Sur le plan "typicité", la rue des Bouchers pour ses buffets de poissons en rue. C'est une ville pleine de cultures si différentes.

3° Vos coups de coeur culturels belges (musique, littérature, peinture, cinéma, etc.)?
En musique : Brel le poète, Adamo, Frédéric François et Annie Cordy pour leur caractère populaire.
En littérature : les Schtroumpfs (c'est notre Mickey à tous).
En peinture : Fernand Khnopff pour son symbolisme, Léon Spilliaert pour les clairs obscurs, James Ensor pour l'étonnement du "Masque Wouse" et "Intrigue", ce sont des chefs d'oeuvre. Et puis Pierre Alechinsky du mouvement Cobra, c'est une légende vivante.
En cinéma : Benoît Poelvoorde (dommage qu'il pète les plombs).

4° Votre membre préféré de la famille royale belge?
Le prince Laurent de Belgique pour son aide aux animaux.

5° Quels sportifs belges soutenez-vous?
Je ne suis pas sport.

6° Quelles sont vos spécialités culinaires belges préférées?
Les frites, les moules et les crevettes grises d'Ostende.

7° Je vous laisse carte blanche pour parler d'un(e) Belge que vous souhaiteriez mettre à l'honneur.
Père Victor qui est responsable pas loin de chez moi d'un centre d'accueil pour jeunes en difficulté et qui leur offre sa vie et son âme.

8° Votre souhait pour la Belgique?
Plus de paix, moins de pauvres et que l'on ne prenne plus notre environnement pour une poubelle.

lundi 5 janvier 2009

La Belgique de Nicolas Ancion

Licencié en philologie romane de l'Université de Liège, l'écrivain belge Nicolas Ancion (37 ans) est l'auteur de nombreux livres : "Quatrième étage", "Ecrivain cherche place concierge", "Le poète fait sa pub", "Métro boulot dodo", "Nous sommes tous des playmobiles", etc. Vous pouvez le retrouver sur son blog http://ancion.hautetfort.com

1° Votre définition de la Belgique?
C'est le pays à partir duquel j'ai découvert l'univers, là où je suis né, où j'ai grandi, où j'ai appris beaucoup de choses. C'est le décor de mes premiers rêves et les lieux de mon enfance. C'est un pays à la fois réel et imaginaire, que je partage avec Bob et Bobette, et des tas d'autres.

2° Quels sont vos endroits préférés de Belgique?
Les rues de Liège par le petit matin ensoleillé, quand il y a de l'eau savonneuse sur les pavés.

3° Vos coups de coeur culturels belges (musique, littérature, peinture, cinéma, etc.)?
En littérature, j'en ai des tas : tous les romans d'André Baillon, "Le fantôme du château de cartes" de Marcel Mariën, la plupart des textes d'Henri Michaux. En cinéma, j'ai été plus qu'impressionné par "Eldorado" de Bouli Lanners, je reste fan de "C'est arrivé près de chez vous". Ces dernières années, j'ai aimé "Les convoyeurs attendent" de Benoît Mariage et "La raison du plus fort" de Lucas Belvaux. En peinture et musique à la fois, je suis un inconditionnel de José Parrondo.

4° Votre membre préféré de la famille royale belge?
Les toilettes de Laeken.

5° Quels sportifs belges soutenez-vous?
Désolé, mais je ne soutiens pas les sportifs, qu'ils soient belges ou pas n'y change rien. Ah, si, une exception tout de même, j'encourage ma femme sur la Wii Fit et elle est Belge. Est-ce que çà compte?

6° Quelles sont vos spécialités culinaires belges préférées?
Sans hésitation, les boulets sauce lapin.

7° Je vous laisse carte blanche pour parler d'un(e) Belge que vous souhaiteriez mettre à l'honneur.
Je pense qu'il serait grand temps de réécouter avec attention les prophéties du mage Bonrêve, l'un des plus beaux personnages des Snuls, interprété par Stéphane Liberski (accompagné de son chicon magique).

8° Votre souhait pour la Belgique?
Qu'on se rappelle que ce qui nous unit et nous rend uniques, sur cette planète déjà pas très grande, c'est notre humour et notre sens de l'autodérision. Que la Belgique arrête de vivoter et de se regarder le nombril avec un air souffreteux, qu'elle se remette à vivre comme elle l'a toujours fait, au centre de l'Europe, en bordure de continent, un pied ici et l'autre déjà ailleurs. Ouvrons les portes et les fenêtres, que l'air rentre à nouveau dans le pays, çà commence à sentir le renfermé.

samedi 3 janvier 2009

La Belgique de Pierre Lantin (Belge et Fier de l'Etre)

Après Marc Legrand, c'est au tour de Pierre, un fidèle de ce blog, de répondre à notre questionnaire. Pierre est le jeune responsable de http://belgeetfierdeletre.skyrock.com (en français) et de http://belgentrots.skyrock.com (en néerlandais). Voici ses réponses :

1° Votre définition de la Belgique?
C'est un pays superbe qui a un potentiel malheureusement inexploité. En effet, on a la chance inouïe d'être multilingue et au lieu d'en profiter, on considère cet atout comme un problème. C'est pour çà que c'en est devenu un : intérêts linguistiques passant avant tout, racisme linguistique institutionnalisé, régions apparentées à des pays, système politique antibelge,... C'est vraiment dommage.

2° Quels sont vos endroits préférés de Belgique?
J'ai déjà visité Saint-Trond. C'est très pittoresque avec des campagnes à perte de vue. J'aime bien aussi Bruxelles, avec ses innombrables monuments et sa richesse culturelle.

3° Vos coups de coeur culturels belges (musique, littérature, peinture, cinéma, etc.)?
Certains chanteurs flamands (ex: Clouseau) sont injustement méconnus côté francophone, car j'ai eu la chance d'avoir pu les écouter au cours de néerlandais. Côté francophone, j'aime beaucoup les Gauff' (du moins le peu que j'en connais), c'est - hélàs! - un des derniers groupes belges à ne pas chanter en anglais.

4° Votre membre préféré de la famille royale belge?
Le roi Albert II, bien sûr. C'est un excellent souverain qui n'a pas son pareil pour se placer au-dessus de la mêlée, appelant sans cesse à l'unité et à la tolérance de l'autre communauté. Il est un symbole d'unité, de tolérance, d'humanisme et d'optimisme.

5° Quels sportifs belges soutenez-vous?
Personnellement, je ne suis pas très sport, mais je pencherais pour Kim Gevaert, parce qu'elle représente bien (vu son engagement pro-belge) ce que la Belgique doit être face au sport : unie.

6° Quelles sont vos spécialités culinaires belges préférées?
Les frites.

7° Je vous laisse carte blanche pour parler d'un(e) Belge que vous souhaiteriez mettre à l'honneur.
Ce n'est pas un(e) Belge, mais plusieurs : tous ces Belges (de Wallonie comme de Flandre) qui se sont battus et se battent encore pour que notre pays reste uni, des anciens combattants jusqu'aux membres de l'organisation BPlus.

8° Votre souhait pour la Belgique?
Que tout le monde fasse des concessions pour rétablir l'unité, car la situation actuelle est dûe à la croyance fausse que c'est l'autre région qui doit faire des concessions. Côté wallon : qu'on ne diabolise plus les Flamands, qu'on fasse preuve de bonne volonté face à l'apprentissage du néerlandais, et qu'on ne se lance plus dans des scénarii post-belges catastrophiques. Côté flamand : de sortir de son repli sur soi et regarder un peu de l'autre côté de la frontière linguistique et de ne plus considérer la Flandre comme un pays (et "flamand" comme nationalité). Des deux côtés : mettre tout en oeuvre pour qu'on ne se croie pas dans un autre pays au-delà de la frontière linguistique, que l'égalité entre tous les Belges (garantie par la Constitution) soit réellement effective. Bref, qu'on rende la frontière linguistique "semi-perméable".

jeudi 1 janvier 2009

La Belgique de Marc Legrand

Comme promis, voici le retour de la rubrique "La Belgique de..." qui avait été lancée en septembre dernier. Premier invité de cette nouvelle série : l'écrivain Marc Legrand, 31 ans, qui vit en Belgique et a sorti en 2008 un roman, "Le message de Nostradamus". Plus d'infos sur http://lemessagedenostradamus.over-blog.com

1° Votre définition de la Belgique?
Et bien, au risque de faire cliché, pour moi, la Belgique, c'est le coeur de l'Europe, son centre nerveux et son âme, en quelque sorte. C'est aussi un modèle d'équilibre, de concorde, d'harmonie et d'unité dans la diversité, même si ce modèle, je le déplore, a pris du plomb dans l'aile ces dernières années. Enfin, la Belgique, pour moi, c'est un pays de créateurs, de poètes, d'artistes, ce que j'évoque un peu plus loin (cf. question 3).

2° Quels sont vos endroits préférés de Belgique?
Il y en a beaucoup. D'ordinaire, je préfère la campagne (les Ardennes belges, par exemple) aux grands centres urbains, même si ce sont des villes chargées d'histoire qu'il m'a toujours plu de visiter. J'apprécie beaucoup Herbeumont, non loin de mon lieu de résidence, pour citer un coin en particulier.

3° Vos coups de coeur culturels belges (musique, littérature, peinture, cinéma, etc.)?
Difficile de ne pas remplir une page ici... Pêle-mêle en musique : Jacques Brel, bien sûr, Johnny Halliday et Lara Fabian ; en littérature : Georges Simenon et Amélie Nothomb ; en peinture : René Magritte, pour n'en citer qu'un ; au cinéma : Emilie Dequenne, Natacha Régnier et Cécile de France ; en dessin : l'Ecole belge, bien sûr, Greg, Hergé, Morris, Edgar P. Jacobs, Peyo et tant d'autres ; en sports : Justine Henin, Kim Clijsters, Kim Gevaert, Jacky Ickx et Eddy Merckx... j'en oublie encore dans la communauté scientifique, la réalisation cinématographique.

4° Votre membre préféré de la famille royale belge?
Le roi Albert II, je pense, ce n'est pas une charge aisée, à mon sens.

5° Quels sportifs belges soutenez-vous?
Peut-être Kim Gevaert, jusqu'au moment où elle a arrêté, hélàs.

6° Quelles sont vos spécialités culinaires belges préférées?
La carbonnade flamande, le waterzooi, la salade liégeoise ou encore le palet de dame...mmmmh

7° Je vous laisse carte blanche pour parler d'un(e) Belge que vous souhaiteriez mettre à l'honneur.
Il n'est plus de ce monde, hélàs, mais je pense immédiatement à Jacques Brel. Un poète, une présence quasi magnétique sur scène, la passion incarnée, un comédien de talent aussi. Chanteur flamand de langue française, comme il aimait à se définir. Jacques Brel, né au beau milieu du plat pays, avait eu cette phrase en réponse à un journaliste qui l'interrogeait sur les problèmes communautaires de la Belgique : "Si j'étais eux (les politiciens), j'enverrais les Wallons faire leur service militaire en Flandre et les Flamands en Wallonie, car après tout, tout le monde a mal aux dents de la même façon, tout le monde regarde sa mère de la même façon, regarde une femme de la même façon, tout le monde aime ou n'aime pas les épinards de la même façon. Le reste, je pense que ce ne sont que des problèmes de basse politique". Je ne saurais mieux dire.

8° Votre souhait pour la Belgique?
Le retour à la concorde, bien sûr.