vendredi 28 novembre 2008

Un nouvel auteur belge : David Cockney

Les lecteurs de ce blog savent que j'aime apporter ma modeste petite aide à des écrivains belges n'ayant pas la chance d'être médiatisés. Je vous ai déjà souvent parlé de la Bande des Nez Rouges qui regroupe des auteurs publiés par les Editions Chloé des Lys, et certains d'entre eux fréquentent d'ailleurs régulièrement ce blog. Le mois dernier, j'avais aussi consacré un article aux livres de Mary Dollinger, une Britannique installée en France qui avait écrit un roman dont l'un des héros était Belge.

Aujourd'hui, j'aimerais évoquer David Cockney, un policier belge de 40 ans habitant le petit village de Huissignies (entre Ath et Beloeil dans la province du Hainaut), qui vient de sortir son premier livre à compte d'auteur : "Les Ailes de l'Espoir". Je n'ai malheureusement pas eu le temps de le lire, mais je tenais cependant à lui apporter un petit coup de pouce en publiant l'interview qu'il vient d'accorder au journal "La Province" :

"Policier à la ville, vous êtes aussi un passionné d'histoire militaire. Qu'est-ce qui vous touche particulièrement?
- Les sacrifices des jeunes, ce qu'ils ont enduré pour nous libérer. Cela m'attriste, ces générations entières sacrifiées. Ils venaient parfois de loin, défendre un pays qu'ils ne connaissaient pas.
- Qu'est-ce qui a déclenché l'envie d'écrire un livre sur un épisode de la seconde guerre mondiale?
- Le déclic, c'est une visite au Musée d'Histoire Militaire de Mons. J'y ai vu le tableau de Marcel Gillis, "Les Anges de Mons". Je me suis interrogé sur ce que cela représentait. J'en ai discuté avec une personne du musée. Elle m'en a expliqué le sens et m'a raconté que lors d'une rencontre entre vétérans allemands et britanniques, ces derniers s'étaient emportés quand il avait parlé de légende. Car les Britanniques sont certains que çà a bien eu lieu, que des anges seraient descendus sous forme d'archers, pour arrêter les Allemands et protéger les Britanniques. Par contre, les Allemands se demandent toujours quelles armes les Britanniques ont utilisées.
- Vous avez dû vous documenter?
- Essentiellement sur Internet, où j'ai trouvé des documents en anglais.
- Vous avez fait d'autres recherches?
- Non et j'indique bien à la fin de l'ouvrage que je ne suis pas historien. C'est un roman historique, même si j'essaie d'être le plus précis possible.
- Légende ou non, vous n'apportez pas la réponse?
- Chacun se fera sa propre idée.
- Pour vous, quelle serait-elle?
- Ce serait bien de croire qu'il existe quelque chose de divin.
- Parlez-nous du personnage principal de votre roman?
- C'est James, un soldat britannique qui est né dans un quartier du sud-ouest de Londres. Son père est commerçant et sa mère est couturière. Il a une vingtaine d'années quand il arrive à Mons, fier et héroïque. Mais c'est la déconvenue. James est un passionné d'aventures, de récits historiques de son pays. Il est influencé par l'histoire de Nelson à Trafalgar. Sa famille est opposée à son engagement.
- Comment vous sentez-vous par rapport à ce premier personnage littéraire?
- Il vit des choses qui ne sont pas communes. Je ne sais pas si, sur un champ de bataille, j'aurais réagi comme lui, si j'aurais eu autant de courage. Je crois que je n'aurais pas hésité non plus. C'est important de s'engager, de défendre son pays.
- Votre livre a retenu l'attentionde la Maison du Tourisme de la Région de Mons?
- Son directeur Fernand Martin a lu le livre et en a réservé une trentaine pour la Maison du Tourisme. J'espère qu'après, il sera traduit en anglais car les Britanniques sont très friands de cette histoire".

Pour plus d'infos, vous pouvez contacter David Cockney par mail (cockney666@skynet.be) ou par son blog (http://britannia.skynetblogs.be). Je lui souhaite beaucoup de succès!

mardi 25 novembre 2008

C'est du belge...

1° La ville de Gand occupe la 3ème place d'un classement des destinations historiques les plus authentiques dans la nouvelle édition du National Geographic Traveler Magazine. Gand est la seule ville belge dans cette liste et se place après la région de la Wachau en Autriche et le canal Rideau dans l'Ontario au Canada. Le jury met en avant les églises, musées, châteaux médiévaux et collections de peinture, qui sont bien préservées et présentées à Gand.

2° L'écrivain belge Nicolas Ancion annonce sur son blog que, pour la première fois, un de ses livres va être traduit en néerlandais. Son recueil de nouvelles "Nous sommes tous des Playmobiles" a été traduit par Marc Tiefenthal et sera publié début 2009 par les éditions Vrijdag.

3° RTL-TVI a annoncé qu'il allait produire début 2009 une version 100% belge d' "Un dîner presque parfait". L'émission serait quotidienne et mettrait à l'honneur des plats bien de chez nous. Stéphane Rosenblatt a expliqué à la presse : "Notre objectif est de renforcer notre access prime time. On est déjà très fort avec "Septante et un". Mais pour la tranche horaire qui précède "Septante et un", çà varie selon la série qu'on diffuse. Avec "Un dîner presque parfait", on va encore belgiciser plus nos programmes face à la RTBF et à TF1. Et s'il y a bien quelque chose de belge, c'est le plaisir que les gens ont à préparer à dîner et à recevoir des convives".

4° Les passionnés par l'histoire et la vie de la Belgique peuvent découvrir le site Internet réalisé par Michel Delporte à ce sujet : http://www.micdelp.be/ On notera aussi la sortie de la version 2008 du livre "L'année Place Royale", écrit par Anne Quevrin et richement illustré (l'an dernier, il s'était vendu à plus de 10.000 exemplaires).

5° Quelques nouvelles de la Bande des Nez Rouges dont je vous ai souvent parlé. Lors du salon Tournai La Page 2008, Dominique Leruth et Micheline Boland ont remporté respectivement le premier et le troisième prix du concours de nouvelles historiques. Micheline Boland vient de sortir son cinquième livre, intitulé "Nouvelles entre chien et loup", aux éditions Chloé des Lys. Et on attend impatiemment "Les Romanichels", le premier roman d'Edmée De Xhavée...

6° Le mercredi 3 décembre 2008 à 20h, BPlus organise un débat entre le bourgmestre de Lennik Willy Dewaele et le président de BPlus Tony Mary sur le thème "Welke toekomst voor de Belgische vlak?" (salle Jo Baetens, A. Algoetstraat 77, Lennik).

7° J'ai déjà eu l'occasion de dire sur ce blog tout le bien que je pensais du spectacle "Sois belge et tais-toi", co-écrit par Baudouin et André Rémy. Leur nouvelle tournée commence bientôt et la première aura lieu le 9 décembre au théâtre Saint-Michel. Le spectacle met six acteur en scène : Stéphanie Coerten, Nathalie Hugo, Philippe Peeters, Joël Riguelle (un bourgmestre qui a de l'humour!), Baudouin Rémy (l'excellente doublure d'Elio Di Rupo) et André Rémy (bon imitateur de Michel Daerden). Plus d'infos sur http://www.compagnievictor.be/

8° La chaîne de télévision flamande Canvas va lancer une série de six documentaires sur la chanson belge, avec notamment Arno, Axelle Red et...Lou (and the Hollywood Bananas). Très surpris par cet honneur, il a confié à la presse : "C'est à croire que je suis plus connu chez les Flamands qu'en Wallonie! Jamais une chaîne de télé francophone ne m'a offert ce que Canvas, la deuxième chaîne de la VRT, proposera mardi à ses télespectateurs : un portrait de cinquante minutes sur moi! Ils ont retrouvé de très vieilles images de Two Man Sound. Ca tombe bien puisque nous relançons ce groupe". Bien entendu, Lou n'est pas très représentatif de la Belgique francophone actuelle, mais on ne peut que se réjouir que les médias s'intéressent enfin un peu à ce qui se passe de l'autre côté de la frontière linguistique. Il y a quelques mois, la VRT a également lancé dans son débat dominical "De Zevende Dag" une séquence de cinq minutes sur la Wallonie confiés aux frères Deborsu, deux journalistes francophones bilingues.

9° La ministre fédérale de la Politique Scientifique Sabine Laruelle vient de le confirmer : notre compatriote Frank De Winne sera le premier commandant européen de la station spatiale internationale (ISS) lors de sa prochaine mission qui débute en mai 2009.

10° Au nom de son frère Eddy Meeus (fondateur de Walibi décédé en 2001), Thierry Meeus a reçu le Prix de l'International Association of Amusement Parks and Attractions (IAAPA) qui regroupe plus de 4.500 parcs d'attractions et de loisirs issus de plus de 90 pays. Les membres de cette organisation tenaient à rendre hommage à Eddy Meeus pour son action en faveur du développement des parcs d'attraction.

dimanche 23 novembre 2008

Le 200ème article de ce blog

Voici déjà le 200ème article de ce blog... Créé en décembre 2006, il avait - et a toujours - pour objectifs de faire connaître toutes les initiatives en faveur de l'unité de la Belgique et de mettre en valeur les Belges se distinguant dans tous les domaines (culture, sport, p.ex.). Il m'apporte beaucoup de satisfactions et de belles rencontres. La série "La Belgique de..." a eu beaucoup de succès en septembre et certains de mes articles ont également été repris par le site interactif bilingue http://www.medium4you.be/

Merci à tous les fidèles lecteurs de ce blog qui sont de plus en plus nombreux à laisser des commentaires : Edmée, David, Pierre, Alain, Michel, Bob, Youri, Jean-François, Louis et pardon pour ceux que j'ai oubliés.

Merci à tous les responsables de blog qui ont mis le mien parmi leurs liens : Autour de la Baltique, Belge 250, Belgique Unie, Belgium4ever, BPlus, Edmée De Xhavée, Louis Delville, Alain Destexhe, Mary Dollinger, Grimoire de Virginie, Philip Hermann, Honnelles Blog, Marie-Claire Houard, Michel Joris, Marc Legrand, Mouvement Dynastique Tournai, Quai des Belges, Kim Roovers, Royauté-News, Daniel Senesael, Alicia Vandenabeele, etc.

Enfin, merci aux personnes dans l'ombre qui me suggèrent des idées et découpent les articles de presse qui pourraient m'intéresser pour mon blog.

samedi 22 novembre 2008

L'acteur belge Olivier Gourmet

A l'affiche actuellement dans le film "Home", l'acteur belge Olivier Gourmet en parlait cette semaine au journal "La Dernière Heure/Les Sports" :

"Cette comédie légère est délicieusement belge. Elle tient de la fable surréaliste. Il faut accepter qu'une famille vive heureuse le long d'un tronçon d'autoroute désaffectée. Lorsque les voitures peuvent enfin l'emprunter, le film verse dans l'étrange, l'angoissant. Sans rien expliquer. On ressent physiquement les situations. Une femme m'a dit à Tours, qu'elle avait souffert de claustrophobie quand toutes les ouvertures sont murées. J'adore ce cinéma brut, décalé, qui pose beaucoup de questions sur la famille, l'isolement, le repli sur soi.
- La famille n'est heureuse que loin du monde?
- J'en connais beaucoup qui placent la famille au-dessus de tout et vivent repliés dans leur maison. Cette idéalisation est un leurre. Ils n'ont plus de regard sur les voisins, le monde, la société, et ils finissent par tout diaboliser, à force de ne plus rien savoir. C'est terrible. La famille est très importante, mais elle ne peut pas nous couper des autres.
- Pour la troisième fois, vous partagez l'affiche avec Isabelle Huppert. Elle vous surprend encore?
- Dans "Le temps du loup", nous n'avions aucune scène ensemble. Et je n'avais qu'une participation dans "L'amour caché". C'est absurde et ridicule, mais j'étais impressionné. J'avais une appréhension : ne pas être à la hauteur. J'ai passé beaucoup de temps à l'observer : c'est toujours intéressant de regarder une autre manière de faire le métier, de voir comment se prépare quelqu'un d'aussi apprécié qu'elle.
- Vous avez dû maigrir pour ce rôle?
- J'avais perdu du poids pour "Mon colonel". Depuis, j'ai repris un tout petit peu : 5 kilos... Ursula Meier voulait que je sois plus sensuel, sexy, fort, aérien, amusant. J'étais supercontent. Dans la vie, je suis plus proche de Roger dans "La promesse"".

Au cours de cette interview, Olivier Gourmet évoque aussi sa carrière :
"Ce sont souvent des petites participations. J'adore mon métier. J'aime jouer. Et surtout, rencontrer des gens, découvrir des lieux. Cet été, je me suis rendu au Pérou pour "Fragment of Grace". J'y ai pris énormément de plaisir. Je suis comme un enfant qui se prend pour Zorro. Je vais bientôt incarner un ancien truand qui a ouvert un chenil dans "Blanc comme neige" de Christophe Blanc. Le tournage commence dans deux mois. Je vais me poser 1.000 questions dans le train, en faisant la vaisselle, pour devenir petit à petit le personnage dans ma tête. J'aime vivre avec les rôles... Je rêve de tourner un film comme "Bienvenue chez les Ch'tis". Léger, simple, grand public. Ma référence absolue, c'est "La Grande Vadrouille". Je serais vachement heureux de tourner dans ce type de production. Pas pour la reconnaissance, je suis très heureux comme çà. Non, juste pour le plaisir, mais aussi la satisfaction de voir un très large public venir en salle. Qu'un film où j'ai connu une expérience malheureuse fasse deux ou trois millions d'entrées, cela ne me rend pas plus heureux. Il faut beaucoup d'humilité dans ce métier. Mais on espère toujours que ce qu'on fait sera vu par le plus grand nombre. C'est normal".

Et vous, que pensez-vous de notre compatriote Olivier Gourmet et du cinéma belge de façon plus générale?

mercredi 19 novembre 2008

Collaboration entre pompiers wallons et flamands

Après vous avoir parlé hier de l'accord de collaboration signé entre les villes de Mons et Gand, je voudrais évoquer aujourd'hui l'entente entre nos pompiers par-delà la frontière linguistique. Je laisse la parole au commandant Jean-Claude Mondo des sapeurs-pompiers de Tournai qui s'exprimait hier dans le journal "La Dernière Heure" :

"L'aide la plus adéquate et la plus rapide, et le citoyen égal devant la sécurité, telles sont les maîtres mots de la prochaine réforme des services incendie. Et pour atteindre ces objectifs, il faudra s'en donner les moyens. Nous collaborons avec les services incendie de Renaix et d'Avelgem qui interviennent sur les communes du Mont-de-l'Enclus et de Celles. Le service incendie de Tournai couvre le territoire le plus étendu de Belgique, et intervenir sur Celles et le Mont-de-l'Enclus nous demande une petite demi-heure après réception de l'appel. Or, les pompiers volontaires de Renaix ou d'Avelgem (en Flandre) peuvent arriver bien plus vite que nous. Mais s'il y a un incendie important, nous allons aussi sur place puisque nous restons responsables de ce territoire. Cette collaboration est inscrite dans des conventions entre les provinces du Hainaut, de Flandre orientale pour Renaix et de Flandre occidentale pour Avelgem. Et tout cela a un coût : environ 10.000 euros à 12.000 euros pour Tournai, qui reçoit de l'argent pour cela. La réforme devrait officialiser ces conventions. Je n'ai en tout cas jamais connu de problème linguistique durant ma carrière à cause de la langue et de la frontière entre la Flandre et la Wallonie."

mardi 18 novembre 2008

Collaboration entre les villes de Gand et Mons

Cette semaine, les bourgmestres et échevins des villes de Gand et Mons ont signé une série d'accords entre les deux cités (culture, économie, enseignement, tourisme, etc.). Des réunions de travail seront organisées entre les deux collèges tous les six mois jusqu'aux élections communales de 2012. Entretemps, de nombreux échanges auront lieu. Un exemple concret : les écoles communales en immersion linguistique de Flénu et Havré (deux villages de la commune de Mons) accueilleront des étudiants des Hautes Ecoles Pédagogiques de Gand. Par ailleurs, le collège échevinal de Gand a décidé de soutenir officiellement la candidature de Mons au titre de capitale culturelle européenne en 2015 (pour l'instant, seuls Mons et Malines sont candidats).

Daniel Termont, bourgmestre socialiste de Gand : "Nous avons toujours eu de bons contacts. Et lorsque Elio Di Rupo m'a appelé pour me parler entre autres de Mons 2015, cela m'a tout de suite intéressé. Nous avons nos points forts, Mons a les siens. Des rencontres entre les autorités ne peuvent que nous amener à nous améliorer. Je pense notamment qu'au niveau de l'énergie et du climat, nous pouvons aider Mons. Mais je le répète, cette initiative profitera aux deux communes. A chaque fois que je visite Mons, je suis surpris. J'ai ainsi particulièrement apprécié la rénovation des anciens abattoirs. Amener l'art dans un bâtiment de cette nature, c'est tout simplement génial".

Elio Di Rupo, bourgmestre socialiste de Mons : "C'est vraiment une ville fabuleuse, une cité vivante, dotée d'un patrimoine magnifique et d'immeubles exceptionnels. Une ville qui abrite également près de 60.000 étudiants. Et qui reste un endroit paisible. Je me souviens que, lors de ma première visite, j'avais été véritablement époustouflé par l'alliance entre l'eau et le patrimoine. Ce n'est pas à moi de souligner les points faibles de cette ville. Disons seulement que ces points faibles sont à peu près les mêmes que ceux de Mons. L'échange entre Gand et Mons est une initiative à portée nationale. Daniel Termont est un homme d'action, décidé, qui prépare et connaît admirablement ses dossiers. Je dirais, pour résumer, que c'est un être simple et un politicien très efficace".

dimanche 16 novembre 2008

Le roi Albert II vu par Yves Leterme

A l'exception de La Liste De Decker, du Vlaams Belang et de la NVA (qui sont séparatistes et républicains), tous les partis politiques ont rappelé hier que le roi Albert II jouait bien son rôle au sein d'une monarchie constitutionnelle et qu'il n'avait commis aucun faux pas politique depuis 1993. Rappelons également qu'il refuse de recevoir les élus d'extrême-droite et condamne régulièrement le racisme et la xénophobie. Sa personnalité modeste et chaleureuse plaît beaucoup aux Belges.

A l'occasion de la fête du Roi, le premier ministre Yves Leterme a répondu aux questions des quotidiens du groupe Vers l'Avenir :

"Quel moment fort retenez-vous des 15 ans de règne d'Albert II?
- Ce qui me vient surtout à l'esprit, c'est le geste fort du Roi quand il a reçu les familles des victimes de Dutroux. C'était en octobre 1996, le vendredi précédant la Marche Blanche qui allait faire descendre 300.000 personnes dans les rues de Bruxelles. En recevant les familles au palais royal, le souverain a donné le signal d'une complète communion avec son peuple. Il a joué pleinement son rôle de médiateur de nos inquiétudes et de nos espérances.
- Vous fêtez le Roi alors que dans le passé, vous n'avez pas toujours été tendre avec la monarchie et la famille royale. Vous êtes premier ministre depuis sept mois. Cela a-t-il changé votre vision de l'avenir de la monarchie?
- Le Roi joue un rôle fondamental, dans un vrai respect des responsabilités de chacun. A moi, l'action politique sous le contrôle du Parlement. Et le souverain est un élément clé de notre société, à côté du politique.
- Pour vous, Albert II est un bon roi?
- En 15 ans, il a acquis une autorité qui va au-delà de la Constitution. On respecte Albert II, pas seulement pour la fonction qu'il occupe, mais aussi pour ce qu'il est et pour la façon dont il remplit sa fonction. En 1993, il a succédé à Baudouin qui était une figure de grande envergure. Albert II a pu être présenté comme un roi de transition. On peut dire aujourd'hui qu'il réussit pleinement son règne.
- La monarchie est donc un système qui fonctionne bien?
- La monarchie peut paraître anachronique à certains. Pour la Belgique, en tout cas, c'est le bon système".

vendredi 14 novembre 2008

La fête du Roi (15 novembre)

Ce samedi 15 novembre, c'est la fête du Roi en Belgique. Cette date a été choisie car le 15 novembre est le jour de la Saint-Léopold (fondateur de la dynastie belge) dans le calendrier germanique et de la Saint-Albert (souverain actuel) dans le calendrier général. Certaines personnes parlent parfois de "Fête de la Dynastie", mais c'est une erreur : cette appelation a été uniquement utilisée de 1944 à 1950 lorsque le roi Léopold III vivait en exil en Suisse et son frère le prince Charles était régent du royaume. Dès l'accession au trône de Baudouin, le 15 novembre est redevenu la fête du Roi.

Vu que les partis sociaux-chrétiens étaient dans l'opposition (alors qu'ils étaient au pouvoir depuis plusieurs décennies), le gouvernement Verhofstadt Ier décide en 2001 de marquer la séparation entre l'Eglise et l'Etat lors de la fête du Roi.

Premier changement : le Te Deum perd son caractère officiel. Ce n'est plus le ministre de l'Intérieur, mais les autorités religieuses qui invitent à la célébration. Des détachements militaires ne sont plus présents à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Les enfants du Roi y assistent en civil et plus en uniforme militaire.

Seconde modification : en fin d'après-midi, une réception est organisée au Parlement pour environ 600 personnes (la famille royale, les autorités politiques, religieuses, judiciaires et militaires du pays, ainsi que des citoyens choisis par les gouverneurs de province), au cours de laquelle le premier ministre, les présidents de la Chambre et du Sénat prononcent un discours. Cette réception est marquée par l'interprétation de la Brabançonne (l'hymne national belge) dans les trois langues du pays par un chanteur de variétés, comme Helmut Lotti ou Jo Lemaire.

La coutume veut que le roi Albert et la reine Paola ne participent pas à ces deux cérémonies, contrairement à leurs enfants et beaux-enfants. Depuis 1993, le couple royal a exceptionnellement assisté à la fête du Roi en 1993 (dédiée à la mémoire du roi Baudouin), en 2006 (pour les 175 ans de la dynastie) et en 2008 (à l'occasion des 15 ans de règne d'Albert II).

mardi 11 novembre 2008

L'asbl BPlus sur tous les fronts

Je vous ai déjà parlé de l'asbl BPlus qui est un groupe de pression bilingue créé en 1998 pour défendre l'unité de la Belgique fédérale (donc pas un retour à une Belgique unitaire) et qui compte plus de 4.000 membres. En septembre, ils ont organisé la fête de la région wallone à Saint-Trond. Fin octobre, Bruxelles accueillait leur 4ème speed-dating intercommunautaire qui permettait à des jeunes Wallons, Flamands et Bruxellois de se rencontrer dans une ambiance sympa. France 2 est venue les filmer et vous pouvez lire d'autres échos sur le blog de BPlus.

Et en novembre? BPlus a été invité à tenir un stand à la Foire du Livre Politique à Liège ces 15 et 16 novembre 2008. BPlus organisera aussi un débat sur l'avenir de la Belgique fédérale le samedi 15 novembre (de 15h30 à 16h30) entre le politologue Pascal Delwit (ULB) et le vice-président de BPlus Tony Vande Calseyde. Un des sujets abordés sera : "Scission de BHV en échange d'une circonscription électorale : solution win-win ou utopie?".

Nicolas Parent, jeune professeur d'histoire et membre de BPlus, avait créé sur Facebook un groupe pour que des réjouissances populaires soient organisées le 21 juillet 2009 à Liège (à part le traditionnel Te Deum, il n'y a jamais rien de prévu pour la fête nationale dans la cité ardente). Il a reçu le soutien et les idées de plus de 300 personnes, et a remis un projet à la Ville de Liège (concert de groupes flamands et francophones, village des saveurs belges, feu d'artifice, etc). Le journal "La Libre Belgique" vient de lui consacrer un article et lui a posé ces trois questions :

"Votre proposition vise-t-elle à faire contrepoids aux fêtes de Wallonie et au 14 juillet, très fêté à Liège?
- BPlus défend l'idée fédéraliste qui implique un espace fédéral mais aussi un espace pour les régions. Nous ne sommes pas animés par la nostalgie du drapeau, des anciens combattants, mais par le souhait de favoriser l'ouverture vers les autres communautés. Le 21 juillet est une bonne occasion pour cela. On pourrait faire venir des artistes de Tongres ou des germanophones, et rappeler jusqu'où s'étendait la principauté de Liège. Cela n'empêche pas de fêter l'amitié avec la France, comme le font beaucoup de Liégeois qui ne sont pas pour autant rattachistes potentiels. Les Liégeois sont très attachés à la Belgique fédérale. La pétition de Marie-Claire Houard pour l'unité est partie d'ici l'an dernier.
- Que comptez-vous faire si la Ville de Liège ne donne pas une suite positive à votre projet?
- Nous avons déjà organisé des événements sans soutien ou avec un soutien minimum des villes. Mais cela nous limite, évidemment. Nous ne sommes pas appuyés par un consulat! L'ambition du projet dépendra du soutien qu'il recevra ou non des autorités communales, mais il y aura un projet de toute manière. On peut essayer de fédérer différentes initiatives privées qui existent déjà. Ce serait forcément modeste et ce serait dommage parce qu'on a là l'occasion d'offrir une vision plus en adéquation avec la réalité.
- D'autres projets d'actions en province de Liège?
- Oui, nous avons l'intention de continuer à organiser des débats pour sensibiliser les jeunes, notamment à l'université. Cela nous intéresserait particulièrement de mettre en face à face Jean-Marie Dedecker et le président de BPlus Tony Mary qui est aussi un Flamand. Ce serait l'occasion de montrer qu'en Flandre, il n'y a pas que Dedecker, De Wever et Dewinter".

Nouvelle étape dans le projet de Nicolas : une réunion de préparation aura lieu le jeudi 20 novembre 2008 (de 19h30 à 21h30) au Celtic Ireland Pub, boulevard de la Sauvenière à Liège.

dimanche 9 novembre 2008

La Politique Scientifique Belge

Voici l'interview accordée par la ministre fédérale de la Politique Scientifique Sabine Laruelle à l'hebdomadaire "Paris Match" :

"Quel est le niveau de la recherche en Belgique?
- Plutôt bon et élevé. En termes de publications scientifiques par million d'habitants, nous nous classons 6ème en Europe.
- Reçoit-elle assez d'argent?
- L'objectif européen de 3 % du PIB affecté à la recherche n'est pas encore atteint en Belgique. On se situe actuellement à 1,13 % pour le privé et 1,06 % pour le public. Cela dit, des efforts sont consentis pour répondre à la demande pressante des recteurs d'université visant à maintenir le niveau de la recherche fondamentale et à assurer son financement. Le gouvernement fédéral a pris des initiatives en ce sens. La mesure précompte, par exemple, allège la fiscalité qui pèse sur les rémunérations des chercheurs en réduisant de 65 % le précompte professionnel. C'est une mesure structurelle qui diminue le coût de la recherche et développement et, par conséquent, la rend plus compétitive. Cela représente un effort annuel de l'Etat fédéral de près de 245 millions d'euros. Nous avons également décidé de rendre moins cher le dépôt de brevet.
- Comment concilier recherche fondamentale et recherche appliquée?
- L'équilibre entre les deux doit être maintenu. Mais l'une mène à l'autre. Lorsque nous finançons la Station Polaire Princesse Elisabeth en Antarctique, nous finançons la recherche fondamentale, et en même temps, nous contribuons à l'innovation technologique dans le domaine des énergies renouvelables et de l'isolation. De même avec les programmes spatiaux qui font progresser les technologies d'imagerie des satellites.
- Les jeunes désertent les filières scientifiques et l'avenir de la recherche semble en péril, faute de relève. Ensuite, il y a le problème du sous-financement des post-doctorants qui attise la fuite des cerveaux vers l'étranger et le privé. Quelles solutions pour y remédier?
- Pour ce qui concerne les post-docs, çà relève de la compétence des régions et communautés. S'agissant de la relève, je compte notamment beaucoup sur les projets-phares, capables de susciter l'émulation, de mobiliser les jeunes et de les faire rêver. Parce que la recherche, c'est aussi du rêve. Le LHC, en tant que rêve d'universalité réalisé, en est un bon exemple. Ainsi que la Station Polaire Princesse Elisabeth en Antarctique ou prochainement le second voyage de Frank De Winne dans l'espace. Plus largement, en dehors du fédéral pour soutenir la recherche, il est nécessaire d'en assurer la promotion dans un cadre européen pour faire face à la concurrence mondiale".

samedi 8 novembre 2008

Article du journal français "La Tribune"

België barst! Belgique crève! Le slogan des ultras flamands semble soudain appartenir à une période révolue. Tard dimanche soir, l'Etat belge a débloqué en urgence 3,5 milliards d'euros pour sauver KBC, la plus grande banque de Flandre. Après Fortis et Dexia, les deux principales banques belges, c'est le troisième fleuron de la finance que les autorités ont dû secourir.

En l'occurence, il ne s'agit ni d'une nationalisation, ni d'un démantèlement. En échange des facilités qu'il octroie, le gouvernement belge entre au capital et disposera de deux sièges au conseil d'administration, mais sans prise de contrôle. Rien ne suggère, du côté de l'opinion nationaliste flamande, un mouvement de refus : l'aide de l'Etat belge, non merci! Au contraire. Les séparatistes, qui constituent une portion bruyante mais minoritaire de la population flamande, reprochent d'ordinaire à la Belgique de siphoner l'argent de la Flandre pour le redistribuer en Wallonie. Ils trouveront peut-être que l'injection de capitaux publics dans le bancassureur n'est qu'un juste retour des choses.

En attendant, le gouvernement belge réalise une sorte de tour de force. Yves Leterme, le premier ministre, a réussi à se maintenir au pouvoir depuis six mois sur des bases extrêmement fragiles. Ce Flamand considérait il y a encore quelques mois que la Belgique en soi "n'avait pas de valeur ajoutée". Il a plusieurs fois remis la démission de son gouvernement parce qu'il ne parvenait pas à faire accepter par les élus francophones une renégociation des pouvoirs au sein de la Belgique.

Et c'est cet homme-là, le moins philobelge des dirigeants qu'ait produits ce pays depuis sa création en 1830, qu'il revient d'incarner l'Etat unitaire et salvateur dans la crise. Il y a gagné une surprenante popularité chez les Wallons et les Bruxellois. La Belgique a prouvé sa pertinence dans la crise. Reste à savoir jusqu'où son Etat peut s'engager sans y perdre sa propre crédibilité financière.

Sophie Gherardi, directrice adjointe de la rédaction du journal français "La Tribune" (27/10/08).

mercredi 5 novembre 2008

Jacques Mercier quitte la RTBF

Jacques Mercier (65 ans) a annoncé hier son départ de la RTBF où il travaillait depuis plus de 40 ans en télévision et en radio. Vu mon jeune âge, je l'ai découvert dans les années 90 à travers l'émission "Forts en tête" qu'il co-présentait avec Barbara Louys. C'est un homme polyvalent dont il existe peu d'exemples en Belgique francophone. Il ressemble à Michel Drucker : même gentillesse, même longévité et même aisance avec des gens de tous horizons et de toutes générations. Tous deux ont traversé les époques en s'adaptant à l'évolution des médias et sont capables d'interviewer un poète, puis un groupe de rock. Jacques Mercier a même un actif fan-club, ce qui est peu courant en Belgique francophone, où nos animateurs et présentateurs ne sont pas beaucoup médiatisés.

Oui, malgré sa notoriété, Jacques Mercier est resté un homme simple et accessible. Je l'ai personnellement constaté lors d'une séance de dédicaces à la Foire du Livre de Bruxelles où il m'avait immédiatement mis à l'aise. Lorsque je laisse une question sur son blog (voir à gauche parmi les liens), il me répond très vite. Il a déjà eu également la gentillesse de venir sur ce blog.

A-t-il eu raison de quitter la RTBF avec qui il reste en bons termes? Je pense que Jacques Mercier est arrivé à un âge où on sait ce qu'on a envie de faire...et de ne plus faire. "Le jeu des dictionnaires" (en radio) avait récemment fêté son 20ème anniversaire et ce cap symbolique est peut-être le bon moment pour passer le flambeau à un autre animateur (d'autant que les chroniqueurs restent en place)? En télévision, "Bonnie and Clyde" était une bonne idée, car c'est la seule émission de divertissement en Belgique francophone qui permettait à nos artistes de se produire en prime time. La complicité avec Armelle était évidente et il régnait une bonne ambiance sur le plateau, mais l'émission n'a jamais trouvé son public. Aussi, oui, Jacques Mercier n'a plus rien à prouver en télévision et en radio... excepté présenter le journal télévisé de 19h30! Aussi c'est peut-être effectivement le bon moment pour quitter de son plein gré et sans regret la RTBF et...pour recevoir de son vivant de très nombreux hommages!!!

Il serait injuste de résumer Jacques Mercier aux médias, même s'ils ont occupé une grande partie de sa carrière. Il y a peu, j'ai vu un reportage intimiste d'une heure où il expliquait que la poésie et l'écriture occupaient déjà une grande place dans sa jeunesse dans le Tournaisis. Mais une interview de Jacques Brel l'a dirigé vers la radio et la télévision. Au fil des ans, Jacques Mercier a démontré sa culture et son envie d'écrire à travers des romans, des essais, sa rubrique "Monsieur Dico" dans le journal "La Libre Belgique", mais aussi son amitié avec d'autres auteurs comme Colette Nys-Mazure ou Amélie Nothomb. Il a été admis au sein de l'Association des Ecrivains Belges et c'est cette voie qu'il veut suivre aujourd'hui. Les fidèles de son blog savent que cet homme enthousiaste et passionné a de nombreux projets, comme écrire un nouveau roman et monter des récitals de poésie. Mettre sa notoriété au service de la culture, amener le grand public à fréquenter les salles de théâtre, voilà un beau défi! Car non, Jacques Mercier ne prend pas sa retraite, mais a juste choisi de réorienter sa carrière très féconde.

Jacques, si vous lisez de cet article, j'espère avoir bien résumé vos intentions et je vous souhaite beaucoup de réussite dans tous vos projets. Et je vous suggère une petite idée : créer un site Internet officiel où on pourrait trouver tous les renseignements sur votre carrière et consulter vos rubriques de "Monsieur Dico".

mardi 4 novembre 2008

Les 50 ans des Schtroumpfs

Peyo, le créateur des petits bonhommes bleus, était un ami de Franquin, un autre génie de la B.D. belge. Lors d'un séjour à la mer du Nord, ils échangent leurs idées sur les aventures sur lesquelles ils travaillent. Peyo planche sur une histoire de Johan et Pirlouit : "La flûte à six trous" (qui deviendra ensuite "La flûte à six Schtroumpfs"). Il a déjà les personnages bleus en tête, mais ne trouve pas de nom. Voulant s'emparer d'une salière sur la table, Peyo dit à Franquin : "Passe-moi la...Schtroumpf". Franquin rétorque : "Voilà, je te le schtroumpfe". Le nom était trouvé!

Dans le magazine belge "Spirou" du 23 octobre 1958, Johan et Pirlouit sont les héros d'une bande dessinée située au Moyen Age qui compte alors huit épisodes. Au détour d'une planche de la neuvième histoire, une petite voix s'élève : "Vous ne pouvez pas regarder où vous mettez vos Schtroumpfs? Vous avez failli me schtroumpfer!". Un lutin à la peau bleue surgit sous le regard stupéfait des deux garçons. Les Schtroumpfs séduisent les lecteurs qui les réclament. Peyo qui imaginait n'en faire que des personnages secondaires est dépassé par le succès. Il est contraint d'abandonner ses autres héros pour ne plus se consacrer qu'aux Schtroumpfs qui auront leurs propres albums. Les Schtroumpfs prennent ensuite une dimension internationale lorsqu'ils envahissent la télévision à travers 272 épisodes de 20 minutes.

Les Schtroumpfs se donnent tout et s'entraident en permanence. L'argent n'a pas cours chez eux (après une tentative infructueuse décrite dans "Le Schtroumpf Financier"). Ils sont tous égaux et il n'y a pas un Schtroumpf plus riche ou plus gâté qu'un autre. Très casaniers, ils sont heureux ensemble et ne quittent leur communauté que quand ils y sont contraints. Leurs histoires se passent au Moyen Age.

Les Schtroumpfs sont des végétariens : ils ne chassent pas, ne pêchent pas (sauf pour s'amuser mais ne font aucun mal aux poissons) et n'élèvent aucun animal. Ils mangent de la salsepareille bien entendu, mais aussi des fruits, des légumes et des pâtisseries.

Gargamel (et son chat Azraël) est le sorcier voisin des Schtroumpfs. Il a tous les défauts réunis des hommes mais ne se souvient heureusement jamais du chemin menant au village des lutins! Afin de créer la pierre philosophale, il a besoin d'un Schtroumpf dans sa marmite, comme indiqué dans sa recette. Autres ennemis des Schtroumpfs : la mouche Bzz, le géant Grossbouf et Cracoucass. Mais ils comptent aussi des amis humains, comme le mage Homnibus ou Johan et Pirlouit.

Pourquoi les Schtroumpfs sont-ils bleus? Peyo a, en fait, agi par élimination. Le vert aurait fait penser à des Martiens. Il a ensuite écarté le jaune, le rouge ou le noir qui auraient pu être associés à une race. Voilà pourquoi les Schtroumpfs sont bleus.

Peyo évoquait les maux de la société en les transposant sur les travers des Schtroumpfs : les méfaits de la robotique, de la dictature et de l'argent, le manque de tolérance, la petite délinquance, etc. Et en 2008? Les Studios Peyo existent toujours à Genval en Brabant wallon. Trois dessinateurs et deux scénaristes continuent son travail, tandis que sa famille veille à sa protection. Contrairement aux héritiers d'Hergé, ils souhaitent que les Schtroumpfs restent populaires et pas uniquement destiné à une élite de spécialistes. Le dernier album sorti est "Les Schtroumpfeurs de flûte".

P.S. Toutes ces informations sont issues du très beau supplément de 24 pages sorti par les quotidiens du groupe Sud Presse, en collaboration avec la famille de Peyo qui leur a permis de reprendre gratuitement des dessins des Schtroumpfs et leur a donné une quantité d'informations. Merci à eux pour ce beau cadeau qui m'a permis d'apprendre plein de choses et de...me replonger dans mon enfance où je collectionnais les petits Schtroumpfs en figurine!

dimanche 2 novembre 2008

L'histoire de la famille Boël

Excepté Delphine Boël, cette riche famille belge est peu connue du grand public et se montre très discrète. Au départ de leur fortune, il y a Gustave Boël (1837-1912) qui est le directeur des Etablissements métallurgiques Ernest Boucquéau à La Louvière. En 1880, le patron lui lègue l'entreprise. Lors de son décès, Gustave Boël emploie 1.800 ouvriers et fait installer deux hauts fourneaux qui produisent 400 tonnes d'acier par jour (Son entreprise est la plus moderne de Belgique). Il a également été bourgmestre de La Louvière, sénateur et administrateur de plusieurs charbonnages. Ses biens comprennent notamment le château du Chenoy à Court-Saint-Etienne et le château Boël qu'il fait construire...rue Gustave Boël à La Louvière!

Durant la première guerre mondiale, les usines Boël arrêtent leur production et sont presque entièrement démantelées par les Allemands. Marthe de Kerchove de Denterghem, l'épouse de Pol-Clovis Boël (fils de Gustave), est condamnée à deux ans de prison pour avoir organisé un service de correspondance entre les soldats belges du front et leur famille. Son mari est envoyé en Allemagne. Marthe présidera ensuite le Conseil National des Femmes Belges et est parfois qualifiée de "féministe aristocrate".

Après la guerre, avec l'aide de son fils René, ingénieur diplômé de l'ULB, Pol-Clovis Boël (1868-1941) reconstruit et modernise l'entreprise familiale. Il est titré baron par le roi Albert Ier pour sa participation à la reconstruction économique du pays et devient vice-président du Sénat. Durant l'entre-deux guerres, les Boël entrent dans les principaux groupes financiers belges (Solvay, Banque de Bruxelles, Société Générale, p.ex.).

La troisième génération des Boël se répartit les tâches : le baron René Boël (1899-1990) veille aux intérêts financiers de la famille et est professeur à l'ULB, Lucien (1903-1999) s'occupe des usines de La Louvière qui fonctionnent normalement durant la deuxième guerre mondiale, tandis que Max (1901-1975), ingénieur agronome et forestier, gère leurs propriétés en Brabant wallon. Par leurs mariages, ils s'allient à d'autres riches familles belges : René Boël épouse Yvonne Solvay en premières noces, puis Mathilde de Jonghe d'Ardoye, tandis que leur soeur Marie-Anne Boël (1909-1996) se marie avec Charles-Emmanuel Janssen, dont la famille est le principal actionnaire d'UCB.

Le baron René Boël sera conseiller du gouvernement belge en exil à Londres durant la deuxième guerre mondiale, puis membre de la délégation belge à Bretton Woods, membre du comité de direction de la Fédération des Industries de Belgique. En 1971, il est titré comte. De ses deux mariages, René a eu cinq enfants : Pol, Antoinette, Yves, Michel (surnommé Mickey) et Jacqueline.

A la quatrième génération, c'est le comte Pol Boël (1923-2007) qui est le chef de la famille. Il a épousé Nicole Davignon (la soeur du vicomte Etienne Davignon, ministre d'Etat et ancien commissaire européen) avec qui il a eu trois enfants : Yvonne, Alec-Paul (décédé en 1988) et Nicolas. Membre du parti libéral, il a siégé au Sénat et au conseil communal de La Louvière. Au cours de sa carrière financière, le comte Pol a été, entre autres, président des Usines Gustave Boël et vice-président de la Fédération des Entreprises de Belgique, mais aussi administrateur de l'Union Wallone des Entreprises, de la Sofina, des Forges de Clabecq, de Cockerill Sambre, etc.

Les médias parlent aujourd'hui régulièrement de Jacques Boël (né en 1929), le cousin de Pol. Sa première épouse la baronne Sybille de Sélys Longchamps a été pendant plusieurs années la maîtresse du roi Albert II. De leur liaison naît en 1968 Delphine qui sera cependant reconnue par Jacques Boël. Le couple divorce en 1978. Outre sa fonction d'administrateur délégué des Usines Gustave Boël, Jacques Boël a été notamment administrateur des Glaces de Charleroi, des Ciments d'Obourg et de l'Union financière Boël. Il habite dans le domaine de Beauregard à Court-Saint-Etienne avec sa deuxième épouse, Diane de Woot de Trixhe de Jannée, une descendante de Philippe le Beau.

C'est dans les années 90 que les Boël (Pol était président du conseil d'administration et Jacques administrateur délégué) vont abandonner la sidérurgie dans le Hainaut : d'abord via un partenariat avec le groupe néerlandais Hoogovens en 1996, puis à travers la cession de l'usine au groupe italo-suisse Duferco en 1999. Désormais, ce sont les holdings financiers de la famille qui sont le moteur de leur fortune (estimée à 818.046.749 euros par le magazine Trends-Tendances en 2005). Avec les Lippens, ils sont également actionnaires d'une importante sucrerie au Congo.

Pour plus d'infos : "La fortune des Boël : un énorme patrimoine et une immense dette sociale" de Marco Van Hees, éditions Aden.