mercredi 27 août 2008

L'agenda de la rentrée

Voici toute une série d'activités en faveur de l'histoire ou/et de l'unité de la Belgique :

Dimanche 14 septembre 2008 à 14h à Bruges : Congrès national et bilingue "Programme pour une nouvelle et forte Belgique" (org : Belgische Alliantie/Alliance Belge).

Lundi 15 septembre 2008 à 19h : Conférence "Le rôle des médias : le quatrième pouvoir (?) en Belgique" (org : asbl België Anders/La Belgique Autrement).

Samedi 27 septembre 2008 dans l'après-midi : Cérémonies à la Colonne du Congrès et à la place des Martyrs (Bruxelles) pour le 178ème anniversaire des combats de septembre 1830 et de l'indépendance de la Belgique (org : asbl Pro Belgica et Ville de Bruxelles).

Dimanche 28 septembre 2008 : Fêtes de Wallonie à Saint-Trond en Flandre (org : asbl BPlus).

Lundi 13 octobre 2008 à 19h : Conférence "Les sciences : sens ou non sens d'un niveau belge" (org : asbl België Anders/La Belgique Autrement).

Lundi 20 octobre 2008 à 14h30 : Conférence au Musée Bellevue (Bruxelles) du lieutenant-colonel Eric Tripnaux sur l'origine de l'Ordre de Léopold (org : Association Royale Dynastie et Patrimoine Culturel).

Mardi 11 novembre 2008 à 10h30 : Cérémonie à la Colonne du Congrès (Bruxelles) pour le 90ème anniversaire de la fin de la première guerre mondiale.

Samedi 15 novembre 2008 à 11h : Te Deum pour la fête du Roi en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles.

Lundi 17 novembre 2008 à 14h30 : Conférence au Musée Bellevue (Bruxelles) de l'historien Rien Emmery (KUL) sur de rol van prins-regent Karel en zijn entourage in de Koningskwestie (org : Association Royale Dynastie et Patrimoine Culturel).

Lundi 17 novembre 2008 à 19h : Conférence "Monde de l'entreprise et pouvoirs publics : pour plus d'efficacité" (org : asbl België Anders/La Belgique Autrement).

16 février 2009 à 19h : Conférence "Les partenaires sociaux : relations aux niveaux régional, fédéral et européen" (org : asbl België Anders/La Belgique Autrement).

23 mars 2009 à 19h : Conférence "Le citoyen : une politique de la santé efficace pour l'avenir" (org : asbl België Anders/La Belgique Autrement).

20 avril 2009 à 19h : Conférence "Les jeunes : la force de la culture" (org : asbl België Anders/La Belgique Autrement).

lundi 25 août 2008

Médaille d'or pour Tia Hellebaut

Quarante-quatre ans après Gaston Roelants, notre sympathique compatriote Tia Hellebaut a remporté la médaille d'or au saut en hauteur (2,05 m) aux Jeux Olympiques de Pékin. Elle est née en 1978 à Anvers. Toutes nos félicitations! Avec Kim Clijsters, Justine Henin, Kim Gevaert, Ulla Werbroeck, Gella Vandecaveye ou Tia Hellebaut, je me faisais hier la réflexion que le sport belge se conjugue au féminin ces dernières années... Et alors, les mecs? Saluons cependant aussi la bonne prestation ce week-end du relais 4x100m masculin belge.

Si les résultats sont excellents en athlétisme et en football, si de nombreux sportifs ont amélioré leurs prestations ou/et battu les records de Belgique, on ne peut nier qu'on espérait que les Belges rentrent au pays avec plus que deux médailles. Beaucoup de personnes (dont Jacques Rogge, président du Comité International Olympique) font d'ailleurs la comparaison avec nos voisins des Pays-Bas, un pays de même taille, qui ont obtenu une quinzaine de médailles. C'est l'occasion de se remettre en question et d'ouvrir un débat constructif. Quelles mesures concrètes et réalistes proposez-vous pour améliorer la situation actuelle? Faut-il refédéraliser le sport pour avoir un seul ministre compétent pour tout le pays?

samedi 23 août 2008

Médaille belge en athlétisme aux J.O. de Pékin

La Belgique a enfin sa médaille grâce au relais féminin 4x100m qui a obtenu hier la médaille d'argent aux Jeux Olympiques de Pékin. Ce quatuor de choc et de charme est composé d'Olivia Borlée, de Kim Gevaert, d'Elodie Ouedraogo et d'Hanna Mariën. Elles forment un beau symbole national, vu qu'elles représentent les trois régions du pays et les Belges d'origine étrangère. Kim Gevaert (âgée de 30 ans) obtient ainsi une très belle récompense méritée pour la fin de sa carrière sportive.

Dans le quotidien "La Dernière Heure/Les Sports" de ce matin, le journaliste Philippe Lacourt commente : "Il a fallu qu'elles s'y mettent à quatre, mais la Belgique ne remerciera jamais assez ses sprinteuses de l'avoir délivré du poids de l'amertume de rentrer de Chine sans la moindre médaille. Pour notre pays, ces quatre flèches désormais décorées d'argent valent donc de l'or, surtout que rien n'interdit, maintenant que tout le monde est libéré de cette pression occulte, d'imaginer qu'une autre flèche, Tia Hellebaut, parvienne, elle aussi, à atteindre sa cible en se plantant sur une des marches du podium réservé au saut en hauteur. Mais, et quoi qu'il advienne au cours des deux dernières journées, ces jeux, pour la Belgique, sont désormais réussis. Car, et répétons-le, si la conquête d'une médaille a semblé bouder si longtemps nos athlètes, la plus grosse part de ceux-ci a répondu à l'attente, voire mieux encore. Des records nationaux améliorés, des temps personnels abaissés, un classement mondial revu à la hausse : que pouvions-nous demander de plus, si ce n'est, en effet, une médaille olympique qui sera donc devenue une pleine réalité pour nos relayeuses, mises en appétit de gloire il y a un an du côté d'Osaka et qui, ici, n'ont cessé de croire en leur bonne étoile, même quand la mésaventure individuelle vécue par Kim Gevaert, le leader naturel de cette équipe, vint jeter un léger trouble sur une confiance alors encore intacte. Mais ce trouble, c'est Kim Gevaert elle-même qui se pressa de le dissiper en renonçant aux séries du 200m pour se consacrer entièrement au relais et ainsi préserver les chances d'exploit pour elle et ses trois équipières. Ce choix-là a servi à démontrer que la Belgique possédait une équipe dans le sens le plus large du terme, une vérité qui a éclaté sur la piste du stade olympique où d'autres nations, sans doute intrinsèquement plus rapides que les Belges, ont cafouillé le passage du témoin par manque de solidarité. Cet excellent esprit collectif articulé sur un vif sentiment nationaliste est la plus belle réponse que le sport pouvait apporter aux errements linguistiques de nos politiciens. Quelle baffe pour ces porteurs de la mauvaise parole et quel beau cadeau d'adieu de fin de carrière, par contre, pour une Kim Gevaert qui restera à jamais, avec Justine Henin, comme le modèle au féminin du sport belge. Ces deux-là, on vous l'accorde volontiers, sont des filles en or".

Saluons aussi l'excellente prestation à Pékin de nos Diablotins qui terminent quatrième du tournoi olympique de football et ont, comme nos relayeuses féminines, montré un bon esprit collectif tout au long de ces deux semaines. Voir des Wallons, Bruxellois et Flamands donner une belle image de la Belgique à l'étranger fait vraiment plaisir à voir... Merci et bravo à tous!

mercredi 20 août 2008

Le Conservatoire Royal de Bruxelles

Les personnes qui fréquentent régulièrement la rue de la Régence et le quartier du Sablon à Bruxelles auront remarqué depuis longtemps l'état de délabrement du Conservatoire Royal de Bruxelles qui accueille notamment le Festival Midi-Minimes et le Concours Musical Reine Elisabeth. Ce bâtiment appartient à la Régie des Bâtiments qui dépend du ministre fédéral Didier Reynders. Afin de faire bouger les choses, une asbl Conservamus (www.conservamus.be) a été créée en 2007 afin de faire prendre conscience au public - et par ricochet au monde politique - de l'urgence de restaurer les bâtiments mais aussi les locaux et les collections du Conservatoire. Leur première action a été une pétition qui a obtenu plus de 10.000 signatures et a donné lieu à plusieurs réunions de travail avec le ministère des Finances et la Régie des Bâtiments. Il en ressort qu'une partie du financement des travaux devra être supporté par l'asbl Conservamus qui cherche des sponsors et mécènes. Conclusion : cela prend beaucoup de temps... Aussi, si vous êtes un amateur de musique ou de patrimoine architectural, allez jeter un coup d'oeil sur leur site et, si vous le souhaitez, devenez membre de l'asbl. Sachez aussi que vous pourrez visiter gratuitement le Conservatoire Royal de Bruxelles lors des Journées du Patrimoine de septembre et ainsi vous faire votre opinion sur l'état de délabrement du bâtiment.

lundi 18 août 2008

Rattachement à la France? (2)

En complément d'information à la revue de presse de Youri dans les commentaires de ce blog, voici une carte blanche de Julien Oeuillet publiée récemment dans le quotidien "Le Soir" :

Le rattachiste est une espèce singulière de Wallon, car le Wallon ne semble pas un amateur de la prothèse pelvienne. Et pourtant, sur Internet, c'est courant : discutez quelques heures sur un forum de politique internationale, et vous verrez à quel point la grosseur de leurs pays est importante pour vos interlocuteurs. Vous voulez un exemple? Pour un Américain fier de l'être, la pire insulte est "shitty little country" : petit pays, celui qui, sur la carte, n'occupe pas beaucoup d'espace. Le sien est gros, imposant, sur son fond d'écran en forme de planisphère, il occupe plein de pixels et il remplirait vraiment bien un slip.

Le rattachiste, c'est un peu la même chose. Il complexe parce qu'il en a une toute petite. Alors il a décidé de répondre à un de ces spams qui dit "Einlarge your country : click here"! Il a découvert une chouette pilule bleue, blanche et rouge. Quand on la prend, soudain, on est le plus gros pays d'Europe en superficie. Il ne lui manque plus qu'une grosse voiture et le rattachiste se sent soudain prêt à frimer devant son voisin flamand : le voilà qui pisse plus loin que Manneken.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai une expérience de la France. J'ai vécu dans ses villes les plus vastes et j'ai sillonné son nord et son sud, probablement plus contrastés encore que les nord et sud belges. Si le rattachiste avait daigné aller voir plus loin que la taille de la France (sa grosse superficie, son PIB digne d'un cheval et - oh mon dieu je vais jouir - son imposant porte-avions dressé tel un mât), il saurait ce que j'ai ressenti.

La France, c'est un pays. C'est pas pire qu'autre chose. C'est pas toujours aussi pédant et arrogant qu'on veut bien le faire croire. Parfois, c'est plutôt rigolo et pas trop mal foutu. Bref, la France a parfois l'humour et le charme qu'il faut pour emballer, sans même avoir à porter un slip moulant.

En même temps, la France, elle a une grosse tumeur qui ne cesse de grossir. Quelque part en son sein, Paris gonfle et regonfle, absorbe toutes les forces vives du pays, les force à s'entre-tuer les unes les autres, car à Paris, il y a dix fois plus d'opportunités qu'ailleurs, mais aussi 100 fois plus de monde. Toute la province française vous le dira. Le rattachiste ignore encore ceci : demain, le Wallon devenu français n'aura accès qu'à des médias parisiens, qui parlent de Paris, par des Parisiens et pour des Parisiens. La France entière s'en plaint.

Et je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi les Wallons, dont la capitale est si proche, dont le tissu urbain est si vivant, devraient s'arrimer à un pays hypercentralisé dans lequel ils n'auront plus voie au chapitre...sauf à envoyer ses enfants passer un concours où l'on prend un dixième des inscrits pour passer cinq ans dans un kot à 800 euros. Même les Marseillais s'en plaignent et, pour le coup, ils n'exagèrent même pas les chiffres. Tous les problèmes que vivent des régions françaises. Des problèmes qu'évitent la Wallonie (et la Flandre, et Bruxelles, et les germanophones) dans un Etat fédéral.

Car c'est bien à cela que sert la Belgique : permettre à ces petites communautés humaines de vivre leur particularisme sans assumer le poids régalien d'un Etat comme la France. Les Flamands le savent et ne veulent pas leur indépendance, mais une Belgique tournée dans le sens unique de leurs intérêts. Les Wallons ne devraient pas l'oublier, même si cela leur coûte cher.

Le rattachiste ne voit pas tout cela. Le rattachiste ne se définit que par une appartenance nationale, ce que les Wallons n'ont jamais eu le réflexe de faire : ils sont souvent Liégeois ou du Borinage ou je ne sais quoi encore. Cela les rend difficiles à manier pour les politiciens wallons, mais cela les rend difficilement solubles dans une France où la politique locale se règle à coups d'arrêtés préfectoraux.

Aussi le rattachisme est-il un mouvement dont le bruit m'intrigue et m'amuse. On peut facilement y objecter que, tant qu'à faire, les Suisses romands, les Luxembourgeois et, allons-y pourquoi pas, les Canadiens devraient aussi intégrer la République. On peut facilement démonter l'argument de la "langue de ma culture et des médias", si tant est que l'on n'a jamais attendu de parler la langue d'un pays pour en lire la littérature (j'attendrais encore de connaître Nabokov...Mon dieu, me voilà devenu rattachiste russo-américain!). Le rattachiste occulte toutes les affaires qui préoccupent le Français moyen : la corruption de ses propres élus, la déliquescence de sa classe politique dans la presse people, et autres affaires qui vicient les fondements de la Vème République. Oh, rassurez-vous, la France n'est pas pire que les autres, mais pour s'imaginer qu'elle a les mains assez propres pour nettoyer la Wallonie, il faut vraiment n'en avoir vu que des morceaux choisis.

Le rattachiste s'en fout ; il a la solution miracle. Demain, grâce à sa prothèse hexagonale, il pourra de nouveau retrouver toute sa jeunesse et sa fougue trépidante. Le rattachisme, c'est comme une prothèse phallique : çà ne résoud rien, çà cache la misère, çà participe du reniement de soi, et, personnellement, çà me fait rire. Julien Oeuillet (www.oeuillet.be).

Par ailleurs, sur Facebook, Guy Casters, le président des Jeunes MR de Watermael-Boitsfort, a créé un groupe contre toutes les idées de rattachement de la Belgique à la France, qui est déjà composé de plus de 3.500 membres.

samedi 16 août 2008

Le 150ème article de ce blog

Voici le 150ème article de ce Journal d'un Petit Belge, créé en décembre 2006. Il avait - et a toujours - deux objectifs principaux : mettre en valeur tous les Belges qui se distinguent dans n'importe quel domaine (sport, culture, p.ex.) et faire connaître toutes les initiatives en faveur de l'unité de la Belgique (BPlus, Pro Belgica, Marie-Claire Houard, Mouvement Dynastique, BUB, België Anders/La Belgique Autrement, etc.). Ce blog me donne beaucoup de satisfactions et cela me fait plaisir de le voir de plus en plus fréquenté depuis début juillet et de voir certains articles repris par le site interactif bilingue www.medium4you.be

Merci à tous les responsables de blogs qui ont mis le mien parmi leurs liens (Belge 250, Belgique Unie, Belgium4ever, BPlus, Edmée De Xhavée, Alain Destexhe, Grimoire de Virginie, Philip Hermann, Mouvement Dynastique Tournai, Quai des Belges, Kim Roovers, Royauté News, Daniel Senesael, Alicia Vandenabeele, etc.).

Merci à toutes les personnes qui lisent mon blog et y laissent des commentaires. Je pense en particulier aux fidèles Edmée et David, aux nouveaux venus Alain et Michel,etc ...sans oublier Youri! Et comme cadeau d'anniversaire pour le 150ème article de ce blog, je ne pouvais mieux rêver que de voir notre équipe nationale de Diablotins se qualifier pour la demi-finale de football des Jeux Olympiques de Pékin. Voir des Wallons, Flamands et Bruxellois représenter ensemble et dignement la Belgique me fait vraiment très plaisir et je leur souhaite d'au moins obtenir une médaille. Allez les Belges!

vendredi 15 août 2008

"Les parchemins de la tour" (Nicole Verschoore)

Née à Gand en 1939, Nicole Verschoore est docteur en philosophie et lettres. Au cours de sa carrière de journaliste, elle travaille pour le quotidien "Het Laatste Nieuws", "Le Nouveau Courrier" et "La Revue Générale". Son premier roman, "Le maître du bourg", est publié en 1994 et reçoit le Prix France-Belgique 1995.

Dans "Les parchemins de la tour", Nicole Verschoore raconte, à la première personne, la vie d'Edmond Beaucarne (1807-1895), le grand-oncle de son arrière-grand-mère, à partir de ses archives retrouvées. Après avoir grandi à Eename auprès de son vieux père, il entre dans un collège jésuite d'Alost, où ses professeurs l'initient à la politique : "Quant au roi Guillaume que le Congrès de Vienne avait imposé aux Pays-Bas catholiques, ce mécréant était un homme nouveau, ses idées néfastes se propageraient, le désordre s'ensuivrait. Il fallait que l'Eglise reconquisse le pouvoir. Les élèves devraient aider leurs maîtres à renverser le gouvernement hollandais (...) Je suis bien placé pour savoir que Guillaume, ce roi sans grande allure, bien intentionné et maladroit, aurait été écouté et compris s'il n'avait pas été victime de l'opposition féroce et dûment inspirée à laquelle j'ai moi-même prêté l'ardeur de mes jeunes années".

Sur le conseil de ses maîtres, Edmond entre, à l'âge de 22 ans, à la rédaction gantoise du journal contestataire et antigouvernemental, "Le Catholique des Pays-Bas", qui joue un rôle non négligeable dans la révolution et l'indépendance de la Belgique en 1830. Un an plus tard, il quitte le journal et retourne dans son village natal. Le récit se concentre ensuite sur sa vie sentimentale qui se déroule en 3 temps.

1° Lors d'un séjour à Vienne en 1832, Edmond tombe amoureux d'Hortense d'Hoogvorst : "La femme qu'on rêve est la décalque exacte de nos désirs. Pour cette raison, le premier amour et le désir qui ne s'accomplit pas laissent le souvenir d'un bonheur complet". Mais il ne chercha pas à la revoir et Hortense se maria...

2° De retour à Eename, Edmond en devient le bourgmestre. Il habite avec son frère Louis-Maur, sa belle-soeur Baudouine et ses neveux et nièces dans la maison familiale. Au fond du jardin, il aménage une vieille tour fortifiée pour y ranger ses livres et documents. Eudaxie, la femme de ménage, est aussi sa maîtresse : "Le délice s'avérait être le contraire du pêché décrit par l'Eglise. Pouvoir honorer notre nature humaine comme nous le faisions, avec la fantaisie, la créativité, la légèreté ou la patience nécessaires, c'était faire oeuvre de vie, productrice d'énergie et de jeunesse". Mais Eudaxie met fin à leur relation.

3° Quelques années plus tard, à la demande de ses amis, le célibataire solitaire Edmond accueille chez lui Isabelle, venue trouver à Eename le calme pour écrire ses traductions et articles. Après son décès accidentel, il se rend compte de la place qu'elle avait prise dans ses vieux jours : "Je n'ai pas été bon pour Isabelle parce que je ne l'aimais pas assez. Je n'avais de sentiment pour elle qu'en son absence, je n'ai souffert que de ses départs. Le dernier départ, l'irrévocable, a éveillé les remords, le regret posthume, l'effroi de l'irréparable".

Malgré ces rendez-vous manqués avec les femmes, les dernières pages de ce livre très bien écrit montrent un Edmond serein et apaisé qui vante les joies de la famille et des liens intergénérationnels : "Grâce aux saisons qui se répètent, aux enfants qui naissent, à l'exaltation des parents et à l'instinct du vieil oncle, un jour, dans un élan incompréhensible d'éclatante allégresse, subitement, ce vieil oncle soulève de nouvelles pelotes vivantes qui hurlent de surprise et de joie, agitent des petits pieds aussi informes que les boutons de magnolias au bout de leurs tiges minuscules. Grâce à ces miracles du quotidien et à l'éternel recommencement, on finit par accepter que meurent ceux qu'on aime, comme s'étiolent les fleurs".

Plus d'infos sur www.nicoleverschoore.be

dimanche 10 août 2008

"Célébration du quotidien" (Colette Nys-Mazure)

Née à Wavre en 1939, Colette Nys-Mazure a été pendant très longtemps professeur de français dans le Tournaisis. Son premier recueil, "La vie à foison", a été publié en 1975. Elle a ensuite écrit de nombreux poèmes, pièces de théâtre, essais et nouvelles. Son oeuvre a été récompensée par plusieurs prix littéraires.

Colette Nys-Mazure explique son objectif dès les premières pages : "Nous ne nous étonnons pas assez, nous ne nous émerveillons qu'occasionnellement. Histoire d'éveil et question d'usure. Alors, pour moi comme pour vous, j'ai entrepris une célébration de ce quotidien décrié, ignoré, délaissé". Elle dédie son livre à son amie Elisabeth qui est gravement malade, mais qui est présente à chaque chapitre et donne encore plus de sens au titre du livre.

Que ce soit dans une cuisine, une gare ou un balcon, Colette Nys-Mazure nous incite à profiter du moment présent, sans trop penser au passé ou au futur : "Pendant ce temps-là, ne néglige-t-on pas de vivre ce qui est donné ici et maintenant, d'aménager l'immédiat? A coup sûr, la meilleure façon de se préparer à égrener demain d'autres regrets".

Colette nous parle aussi de ses réflexions sur le rôle de femme-épouse-mère et conseille : "Enfant, tu n'aurais pu vivre si je t'avais étouffé sous ma demande, si je t'avais voulu en accord avec mon désir plutôt qu'avec le tien. Pour ne pas peser sur toi de tout mon amour, il me fallait exister pour mon compte, rester la femme de ton père autant que ta mère". Mais elle évoque aussi la nostalgie quand les enfants grandissent : "Ai-je assez pleuré en allant d'une chambre désertée à l'autre en me répétant que c'était fini le temps des nourrissons, des lits pleins, des souffles cueillis sur les bouches entrouvertes, des mots échappés au sommeil. Le temps où la vie est justifiée par le seul fait d'élever ces petits qu'on a choisis de mettre au monde, d'avoir à leur donner des racines et leur ouvrir les ailes". Puis viennent les petits-enfants... Colette nous incite à apprivoiser la solitude et à se réserver des moments juste pour nous-mêmes. La religion est également très présente dans sa vie.

Dans les derniers chapitres, elle revient sur la disparition de ses parents lorsqu'elle avait sept ans qui a influencé toute sa vie et lui permet d'apprécier toutes les petites joies du quotidien : "Chaque matin, je m'étonne et je me réjouis d'être en vie ; je ne m'y habitue pas. J'ai appris aussi combien on pouvait compter sur l'amour des proches : ceux-là qui nous ont élevés comme leurs propres enfants avec une tendresse sans calcul. Ils nous ont prouvé que rien n'est jamais fini et que l'amour est vraiment plus fort que la mort". En conclusion, "Célébration du quotidien" est comme tous les autres ouvrages de Colette Nys-Mazure : une leçon de vie, d'espérance et d'humanisme...

samedi 9 août 2008

Les 15 ans de règne du roi Albert II

Le 9 août 1993, Albert II prête serment au Parlement et devient le sixième roi des Belges. Contrairement à ses prédécesseurs, il règne sur un Etat fédéral, dont il a signé la nouvelle Constitution le 17 février 1994. La fédéralisation de la Belgique et la prise de décisions communes par l'Otan et l'Union européenne diminuent les pouvoirs royaux. Des compétences glissent au fil des ans vers les communautés et les régions, sur lesquelles le souverain n'a plus aucune influence. Ce dernier n'intervient pas non plus dans la composition des gouvernements régionaux. De même, depuis 2002, ce n'est plus le Roi qui signe l'acte de nomination des bourgmestres de nos 589 communes et des gouverneurs de nos dix provinces, mais le ministre régional des Affaires intérieures.

En novembre 2002, le VLD et Ecolo proposent en congrès de diminuer, voire supprimer les pouvoirs du souverain au cours de la législature 2003-2007. Suite aux très nombreuses critiques et au succès populaire des fêtes organisées à l'occasion des dix ans de règne d'Albert II en 2003, ces deux partis font marche arrière et leur proposition ne figure pas dans l'accord de gouvernement Verhofstadt II. De son côté, Ecolo reconnaît que sa prise de position en faveur d'une république est l'une des causes de son échec électoral de 2003.

Malgré sa perte de pouvoirs suite à la fédéralisation, le Roi conserve encore un peu d'influence sur les affaires du pays, comme lors du rachat de la Générale de Banque par Fortis en 1998 ou durant la formation du gouvernement Verhofstadt Ier en 1999. La tradition voulant qu' "on ne dévoile pas la Couronne", il faudra encore de nombreuses années avant que les langues se délient et que certaines archives soient consultables. Les historiens pourront alors juger de l'influence réelle du Roi.

Quel est le rôle du souverain d'une monarchie constitutionnelle dans un Etat fédéral du début du XXIème siècle? Soyons clair : son action ne se traduit pas par la mise en oeuvre d'un pouvoir personnel qui pourrait s'exercer sans l'accord du monde politique. C'est par l'avis, la suggestion, la mise en garde, l'avertissement et l'encouragement lors de ses audiences avec tous ceux qui interviennent dans la vie de l'Etat que le Roi exerce son action. Albert II a très bien compris les limites de son rôle qu'il effectue depuis 1993 avec compétence, sagesse et simplicité. Il n'a commis aucun faux pas politique à ce jour.

Dans son discours de Noël 2001, il déclare que le soutien du "civisme fédéral" est le premier rôle du roi des Belges : "En cette période si propice, je voudrais demander à chacun d'être attentif en permanence à la préoccupation suivante : comment puis-je mieux encore être utile aux autres? Quant à moi, c'est avec cet objectif de service au pays que je poursuivrai ma tâche, dont la priorité est d'encourager son indispensable cohésion. Cette union dans le respect de la diversité est d'ailleurs clairement souhaitée par la très grande majorité des Belges".

Albert II apporte sa contribution personnelle au "civisme fédéral" qu'il prône dans ses discours. Le 9 août 1993, il est le premier monarque belge à prêter serment dans les trois langues du pays (Baudouin ne l'avait pas prononcé en allemand). Le Roi a supprimé l'attribution des titres dynastiques (comte de Flandre, prince de Liège, comte de Hainaut) à des membres de sa famille, afin de ne pas heurter les autres composants de la Belgique. Il continue de recevoir en audience les ministres régionaux et communautaires afin d'être informé de leurs projets. L'entente entre nos communautés est le sujet qui revient le plus régulièrement dans les discours du souverain. Ses critiques en 2006 contre le "séparatisme explicite et feutré" ont cependant déplu à la Flandre et ont plus encouragé les volontés d'autonomie du nord que l'union entre les Belges... Le roi Albert encourage la maîtrise de plusieurs langues étrangères afin d'accroître le dialogue et la compréhension.

Il faut aussi souligner que pour la première fois dans l'histoire de notre dynastie, le couple royal et tous leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants parlent le néerlandais. La famille de la princesse Mathilde est originaire de Poperinge en Flandre occidentale et ses deux oncles ont fait de la politique au sein du CVP. Les enfants des princes héritiers sont scolarisés en néerlandais au collège Sint-Jan Berchmans de Bruxelles. Contrairement à ses prédécesseurs, Albert II a une majorité de Flamands parmi ses proches collaborateurs. Ce sont des réalités que les médias du nord du pays ne soulignent pas souvent...

La lutte contre la traite des êtres humains et la maltraitance des enfants est le second grand combat qu'Albert mène sur le long terme (il en a encore parlé dans son discours du 21 juillet 2008) et qu'il a commencé bien avant l'affaire Dutroux. Les tristes événements d'août 1996 révèlent un souverain actif, engagé et sensible. Le Roi s'impose alors comme le Père de la Nation et dit tout haut ce que les Belges pensent tout bas. Il n'hésite pas à prononcer des discours très critiques envers la justice, la police et le monde politique, sans pour autant se fâcher avec le gouvernement Dehaene II. Il est désormais établi que la reine Paola n'est pas étrangère aux initiatives de son époux. Au cours des mois mouvementés qui suivent l'affaire Dutroux, la monarchie est la seule institution belge à sortir renforcée.

Au fil des ans, Albert poursuit son combat en rencontrant des représentants d'associations et en attirant l'attention des responsables politiques sur ce problème, notamment dans les discours qu'il prononce en 1998 devant le Conseil de l'Europe et en 2001 lors de la réception de Nouvel An organisée pour les autorités du pays. A sa demande, la lutte contre la traite des êtres humains est reprise parmi les 16 priorités du gouvernement Verhofstadt Ier lors de la présidence belge de l'Union Européenne en 2001. De son côté, la reine Paola est une active présidente d'honneur du centre Child Focus et lutte contre la pédophilie et la pédopornographie sur Internet.

Le racisme est un autre sujet qui préoccupe le Roi, qui n'a reçu aucun représentant du Vlaams Belang et du Front National depuis le début de son règne. Suite à la montée de l'extrême-droite un peu partout en Europe, Albert II consacre à ce problème l'intégralité de son intervention télévisée de la fête nationale 2002. Ce discours politiquement fort est unanimement salué par la presse, les analystes et les partis démocratiques. Il sera suivi de visites symboliques dans les quartiers immigrés de Schaerbeek, Saint-Josse et Molenbeek-Saint-Jean. Le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme a reçu, à plusieurs reprises, le soutien des souverains.

En politique étrangère, Albert II est un Européen convaincu qui soutient toutes les initiatives en faveur de la construction européenne, comme le passage du franc belge à l'euro ou la création d'une future armée commune. Il accorde aussi beaucoup d'importance à nos anciennes colonies d'Afrique centrale et à l'image de la Belgique à l'étranger.

Albert II est bien plus qu'un "roi de transition" et a fait évoluer la monarchie vers plus de modernité et de proximité. Tous les sondages démontrent qu'il est le membre le plus populaire de la famille royale. Le Roi prône une ouverture aux médias belges lors de leurs apparitions publiques : on peut désormais enregistrer leurs conversations lors des visites en province ; les princes et princesses sont autorisés à accorder des interviews et donner des conférences de presse ; les télévisions pourront filmer la quasi-intégralité des fiançailles et du mariage du couple héritier ; la reine Paola répond à des questions de la presse à l'occasion de ses 65 ans et se livre à de nouvelles confidences quatre ans plus tard. Un site Internet (www.monarchie.be) est également créé en 2002. Le poste de Grand Maréchal de la Cour, jugé désuet, est supprimé en 2006. Les émissions télévisées "Place Royale" (RTL-TVI), "Royalty" (VTM) et "C'est du belge" (RTBF) jouent un rôle non négligeable dans cette ouverture de la famille royale et obtiennent, chaque semaine, de très bonnes audiences.

vendredi 8 août 2008

Sébastien Godefroid, porte-drapeau belge aux J.O.

Voici mon premier article consacré aux Jeux Olympiques de Pékin qui débutent aujourd'hui. Je tiens d'abord à préciser que je n'évoquerai pas l'aspect politique (ce blog n'est pas le lieu pour parler des droits de l'homme, du Tibet ou de la liberté de la presse) et que je m'intéresserai uniquement aux performances de nos sportifs belges, qui méritent notre soutien après leurs nombreux mois d'entraînement. L'un des points positifs des jeux olympiques est qu'on accorde de l'attention à des disciplines peu médiatisées le reste de l'année, comme la natation ou le judo.

Le Comité Olympique et Interfédéral Belge a choisi le sympathique et discret skipper Sébastien Godefroid comme porte-drapeau belge lors de la cérémonie d'ouverture. Né à Anvers en 1971, connu pour ses boucles blondes et son visage buriné par les embruns salés, il a été champion d'Europe junior en Finn. Sébastien sort de l'anonymat en 1996 lorsqu'il remporte la médaille d'argent en Finn aux jeux olympiques d'Atlanta. Il est ensuite septième aux J.O. de Sydney et d'Athènes. En 2005, il passe en classe Tornado avec sa compagne Carolijn Brouwer et le tandem remporte la médaille d'argent aux championnats du monde de 2007.

Je voudrais pousser un petit coup de gueule contre le pongiste Jean-Michel Saive qui se montre déçu dans la presse de ne pas avoir été choisi comme porte-drapeau belge (il l'avait déjà été à Atlanta en 1996 et Athènes en 2004). Je suis déçu par ce comportement un peu égocentrique : les jeux olympiques n'ayant lieu qu'une fois tous les quatre ans, il me semble normal de laisser cet honneur et ce privilège à un autre athlète... Et Sébastien Godefroid le mérite amplement.

mercredi 6 août 2008

Flamands et Wallons en Hainaut occidental

Ce week-end, le journal "La Dernière Heure/Les Sports" est allé à la rencontre des centaines de milliers de Flamands vivant en Wallonie (certains parlent même d'un million de Flamands, soit un Wallon sur trois!). Ces chiffres contredisent les affirmations de certaines personnes selon lesquelles Wallons et Flamands ne se parlent plus... Voici quelques exemples du journal "La Dernière Heure/Les Sports" en Hainaut occidental (région Ath-Tournai-Mouscron).

A Flobecq, les néerlandophones représentent 10% de la population locale. Parmi eux, Jan Van den Noortgate, avocat au barreau d'Audenarde, a choisi de s'installer en Wallonie et a été élu en octobre 2006 conseiller communal sur la liste francophone du CDH. Parfait bilingue, Rudy Demotte, bourgmestre empêché de Flobecq et ministre-président de la région wallone, confie : "La seule fois où Flobecq a connu des tensions communautaires, c'était dans les années 70 et sous l'impulsion d'activistes flamingants extérieurs à notre région. Ici à Flobecq, nous avons toujours encouragé le respect de l'autre dans sa différence plutôt que d'alimenter la peur d'autrui. L'excellente entente entre les Wallons et les Flamands vivant chez nous transparaît dans de multiples domaines, notamment sur le plan culturel où les échanges se sont considérablement renforcés ces dernières années. Beaucoup d'artistes néerlandophones ont d'ailleurs choisi notre région des Collines pour s'y établir et puiser leur inspiration. Cet apport démographique constitue un plus à tous les niveaux. Flobecq abrite beaucoup de familles mélangées, dont je suis moi-même issu. Maman était originaire de l'entité voisine flamande de Brakel".

La journaliste néerlandophone Annabelle Van Nieuwenhuyse est connue dans le Hainaut occidental pour être la présentatrice de l'émission culturelle bilingue "Puls" produite conjointement par No Télé (Hainaut occidental), C9 (nord de la France) et West Vlaamse Televisie (Flandre occidentale). Les trois chaînes diffusent l'émission, sous-titrée dans sa langue. C'est un bel exemple de collaboration culturelle entre nos communautés qu'il faudrait étendre à tout le pays. Annabelle confie : "Je ne crois pas à la thèse de la séparation qui est un discours fataliste que l'on retrouve le plus du côté francophone. Ce mélange latino-germanique est notre richesse et un exemple pour l'Europe. Ce serait vraiment une grande tristesse de voir disparaître notre pays".

Le journal "La Dernière Heure/Les Sports" cite d'autres exemples et témoignages un peu partout en Wallonie. Toujours dans le Hainaut occidental, la commune de Silly (entre 8% et 10% de citoyens néerlandophones sur son territoire) organisera, en octobre prochaine, une Semaine Flamande à Silly, en collaboration notamment avec les écoles de la commune. Nous vous en reparlerons.

samedi 2 août 2008

Interview de Gilles Vanden Burre (BPlus)

Merci à Gilles Vanden Burre, le président du comité de direction de l'asbl BPlus (www.bplus.be), qui a répondu par mail à mes questions :

- Quand et pourquoi vous êtes-vous engagé au sein de BPlus? Quel est votre rôle en tant que président du comité de direction?
- Je me suis engagé au sein de BPlus à la fin de l'année 2002 suite à un dessin de l'asbl publié dans la presse représentant quelques personnes s'agitant sous des projecteurs avec des drapeaux de toutes sortes et entourées d'une masse de gens, située en dehors des projecteurs avec un sparadrap sur la bouche. La majorité silencieuse qu'on entend que trop rarement, contrairement aux excités de tous bords. Ce dessin correspondait totalement à mes idées : je ne suis pas un agitateur de drapeau, mais j'estime que la Belgique a une réelle valeur ajoutée et qu'il faut se battre pour la défendre et pour rejeter le nationalisme ainsi que le repli sur soi. Depuis le 1er janvier 2007, je préside le comité de direction de BPlus qui rassemble les responsables des 9 comités locaux, ainsi que les deux vice-présidents (Tony Vande Calseyde et Nicolas Parent) et notre secrétaire politique, Luc Ryckaert. Notre principale tâche est de coordonner au mieux les différentes activités organisées au niveau local, d'établir une position et une stratégie cohérente au niveau du mouvement et d'en assurer la communication.

- Quel bilan tirez-vous des activités que vous avez organisées les 11 et 21 juillet?
- La fête de la communauté flamande en Wallonie (Dinant) du 12 juillet dernier a été un véritable succès. Avoir un humoriste flamand de première notoriété (Bert Kruismans) donnant un spectacle bilingue à la citadelle de Dinant était un signal très fort d'ouverture d'esprit et de respect mutuel. Même si une quarantaine de personnes était présente, nous espérions un peu plus de monde mais le temps en a décidé autrement. Médiatiquement, ce fut également un réel succès puisque l'événement a été relayé par RTL-TVI, la RTBF et la VRT. On a même eu droit à une présence folklorique des rattachistes (avec coqs et drapeaux français à l'appui) qui ont, grâce à nous, pu organiser leur première activité de l'année. Notre stand du 21 juillet à Bruxelles a également remporté un vif succès, étant donné la crise communautaire actuelle et l'inquiétude grandissante de nos concitoyens.

- Comment évolue votre nombre de membres?
- Depuis le mois de juillet 2007, le nombre de nos membres est passé d'environ 3.000 à environ 4.000 et actuellement, nous enregistrons une dizaine de nouvelles adhésions par semaine. Et pour la grande majorité, des néerlandophones!

- Dans le cadre de la prochaine réforme de l'Etat, quelles sont les idées défendues par BPlus?
- BPlus défend la mise en place d'un fédéralisme moderne et équilibré, respectueux de chaque communauté. Cela implique qu'on porte autant d'attention aux communautés et régions qu'à l'Etat fédéral. Concrètement, nous sommes en faveur d'une réforme de l'Etat qui répartisse les compétences de façon la plus efficace possible pour le citoyen entre l'Etat fédéral et entités fédérées. Nous sommes donc ouverts au fait de régionaliser certaines compétences et de responsabiliser davantage les régions, mais à condition de refédéraliser aussi certaines compétences et de renforcer l'Etat fédéral. Notre seul tabou étant la sécurité sociale qui doit rester entièrement gérée au niveau fédéral, aussi bien au niveau des dépenses que des revenus. En ce qui concerne les mécanismes pouvant améliorer notre système fédéral, BPlus milite tout particulièrement pour l'introduction d'une circonscription électorale fédérale et d'un système de hiérarchie des normes.

- Quels sont les projets de BPlus pour les mois qui viennent?
- Les fêtes de Wallonie le 28 septembre à Saint-Trond en Flandre ; 4ème speed dating intercommunautaire à Bruxelles (après Liège, Anvers et Namur) ; colloque/débat sur la différence fédéralisme/confédéralisme + publication d'un dossier sur le même thème ; action d'envergure afin de promouvoir la circonscription électorale fédérale. Notre objectif plus global est de devenir la plateforme citoyenne de référence luttant contre le séparatisme et le repli communautaire, regroupant l'ensemble des couches de la société (mondes syndical, patronal, politique, académique et culturel) et des couleurs politiques, hormis l'extrême-droite.

vendredi 1 août 2008

Rattachement à la France?

1° Certains médias ont affirmé, la semaine passée, que près d'un Wallon sur deux était favorable au rattachement à la France. Il faut cependant signaler que la question précisait "si la Belgique devait disparaître". Il y a une sérieuse différence entre :
- Etes-vous pour le maintien de la Belgique fédérale, la création d'un Espace Wallonie-Bruxelles indépendant ou le rattachement à la France?
- Si la Belgique devait disparaître, êtes-vous pour la création d'un Espace Wallonie-Bruxelles indépendant ou le rattachement à la France?
Il est donc bon de rappeler que lorsqu'on pose la première question aux Wallons (voir l'enquête de l'UCL par exemple), une grande majorité souhaite le maintien de la Belgique fédérale. Je ferai aussi remarquer qu'on n'a pas demandé l'avis des Bruxellois...

2° Certains rattachistes qui fréquentent ce blog me reprochent souvent de m'inspirer trop souvent de la presse belge (et non étrangère). J'ai donc lu le dossier publié ce 30 juillet par le quotidien français "Le Figaro" sur notre pays. Il constate que malgré le sondage dont je parle au 1°, seul le clan souverainiste de Philippe de Villiers se dit favorable au rattachement de la Wallonie à la France. A gauche, l'ancien ministre Georges Sarre souligne : "Tout le monde connaît la Belgique, mais qui connaît vraiment son histoire française?". A droite, l'enthousiasme est encore plus modéré. Le député UMP de Tourcoing Christian Vanneste confie : "Cela ferait gagner cinq millions d'habitants à la France, ce qui renforcerait son poids en Europe face à l'Allemagne. Mais la Wallonie est à majorité socialiste, un socialisme pire que chez nous".

3° Je reconnais que tous les rattachistes ne s'affilient pas à un parti politique, mais il faut quand même savoir que le nombre de membres du Rassemblement Wallonie-France est passé en quelques années de 900 à 400. Je vous laisse la conclusion : soit il y a un problème interne au sein de ce parti, soit le rattachisme ne séduit pas les Belges francophones.

4° Enfin, Youri me reproche régulièrement de ne pas citer les déclarations et interviews de rattachistes. Je lui rappelle que ce blog soutient toutes les initiatives en faveur de l'unité de la Belgique, et qu'il n'est donc nullement dans mes intentions de promouvoir le rattachisme. Mais, par contre, nous vivons en démocratie et libre à Youri de donner son opinion dans les commentaires. Il est bien placé pour savoir qu'aucun de ses messages n'a jamais été censuré.