mercredi 25 avril 2007

Plus de photo du couple royal à Lennik

Sur proposition du Vlaams Belang, le conseil communal de Lennik a décidé ce lundi de dépendre les portraits officiels du couple royal des murs de la salle du conseil. Cette proposition a été votée par 9 conseillers communaux ; 3 ont voté contre et 6 se sont abstenus. En mars, la commune de Mortsel (province d'Anvers) avait fait de même, tandis que la commune de Riemst (province du Limbourg) avait, par contre, rejeté cette idée. Par ailleurs, en Wallonie, le conseil communal de Bernissart (province du Hainaut) a, lui, remis en décembre 2006 les portraits officiels du Roi et de la Reine. Ceux-ci avaient été, sous la précédente mandature, retirés par le bourgmestre, républicain et rattachiste dans l'âme.

Mettre le portrait du couple royal fait partie des traditions (en France, la photo du président de la République se trouve, elle aussi, dans chaque mairie) et cela ne me dérange pas du tout, d'autant qu'Albert II est un souverain constitutionnel parfait qui a des bonnes relations avec le gouvernement fédéral (toutes couleurs confondues depuis 1993) et représente bien la Belgique à l'étranger. Mais je ne suis pas dupe : cette décision symbolique des communes de Mortsel et Lennik, proposée par l'extrême-droite, vise à affaiblir la monarchie et, par conséquent, l'unité du pays.

Rappelons enfin que la Flandre a également décidé de changer la formule de prestation de serment des nouveaux bourgmestres, échevins et conseillers communaux à partir du 1er janvier 2007. Au lieu de jurer fidélité au Roi et à la Constitution, ils déclarent désormais : "Je jure de respecter le plus fidèlement possible les obligations liées à ma charge".

mardi 24 avril 2007

"Un équilibre fragile" (Jacques Mercier)

"Un équilibre fragile" raconte l'histoire de Gustave, un écrivain trentenaire connaissant le succès et élu précocement à l'Académie. Secondé par son assistant Gilles, il est emporté par les nombreuses obligations de sa carrière littéraire qui l'ennuient : interviews, conférences, séances de dédicaces ou négociations de contrats. Il leur préfère le travail d'écriture.

Jusqu'à la page 134, on suit Gustave qui tente de concilier sa carrière, son amour pour Charlotte et... ses infidélités. Ce passage traduit son état d'esprit : "Notre couple est à l'image d'un tricot de ma grand-mère. En jouant, j'avais heurté l'ouvrage et l'aiguille avait glissé, relâchant tous les points. Le travail avait encore l'air d'être structuré, mais il pouvait se désarticuler au moindre mouvement. L'envie de liberté monte en moi, grossit en rejetant toutes les objections, ne les relevant plus".

Après le divorce de Gustave et Charlotte, aucun élément nouveau n'apparaît jusqu'à la fin du récit devenu monotone et répétitif. On continue de suivre Gustave entre ses activités littéraires et les femmes qu'il rencontre. Mais il faut féliciter Jacques Mercier, un passionné de la langue française, pour l'excellent travail d'écriture, marqué par de fréquents flash-backs dans le passé de Gustave.

Je laisse la conclusion à l'auteur qui résume assez bien le roman :
"Quand je suis moi-même et me fie à mes intuitions (ou mon instinct qui est inné, irréfléchi, animal, spontané?), je réussis ma vie professionnelle mais pas ma vie amoureuse. L'échec avec Charlotte est d'autant plus douloureux que mes succès littéraires foisonnent en parallèle. Ces deux pans de ma vie relèvent de la même énergie, il me semble y consacrer autant de temps et j'en conclus que s'engager totalement dans deux entreprises est impossible (...) La compréhension que j'ai de l'amour n'est pas aussi claire que celle que j'ai de la création" (p.167)

mercredi 18 avril 2007

La série belge "Melting Pot Café" (RTBF)

Ce mardi 17 avril, j'ai regardé le premier numéro de la nouvelle série belge "Melting Pot Café", produite par la RTBF. L'histoire se passe dans le quartier des Marolles à Bruxelles. La dynamique Astrid a oublié de payer le loyer de son café et le propriétaire menace de lui envoyer les huissiers. Elle veut créer à l'étage un restaurant tenu par son fils Philippe, qui, lui, préférerait partir en mission humanitaire en Afrique avec sa petite amie. Aux côtés de nombreux comédiens belges, cette série bénéficie de la participation de la délicieuse Tsilla Chelton (à l'opposé de son personnage dans "Tatie Danielle") et même de Salvatore Adamo dont Astrid est une grande fan!

Malgré quelques clichés, j'ai passé un très bon moment avec "Melting Pot Café" qui sort de l'ordinaire et nous change des séries américaines. Cela fait plaisir d'entendre des expressions typiquement bruxelloises et de voir des endroits de notre capitale, comme le Palais de la Justice. Bravo à la RTBF de prendre le risque de produire une telle série et de faire connaître quelques comédiens belges. Parmi eux, j'ai un coup de coeur pour l'hilarant Patrick Spadrille qui incarne le policier du quartier et dont l'humour me fait penser à Benoît Poelvoorde.

jeudi 12 avril 2007

Le poste-frontière d'Hensies enfin aménagé!

Bonne nouvelle du jour : la Région wallone va débloquer 1.800.000 euros pour réaménager le poste-frontière d'Hensies. Laissé à l'abandon depuis une dizaine d'années suite à la suppression des frontières, cet endroit était dans un état lamentable et donnait de notre pays et de la province du Hainaut une image sale et triste aux touristes étrangers qui pénétraient en Belgique. Maintenant que la décision est prise, j'espère qu'il faudra attendre moins de temps avant le début des travaux...

Cette décision s'ajoute aux autres récentes bonnes nouvelles pour le tourisme hennuyer : la réouverture du Musée des Beaux-Arts de Mons , le sauvetage du bois d'Angre par la région wallone et l'octroi de subsides (après plusieurs années d'attente...) pour la création de la maison du Parc Naturel des Hauts-Pays. Il est même permis d'espérer la réouverture tant attendue à Roisin du Musée Emile Verhaeren pour 2008... Souvent citée pour son taux de chômage, sa pauvreté ou les scandales politiques de Charleroi, la province du Hainaut doit soutenir toutes les démarches en faveur du tourisme et de la culture. Ce sont deux secteurs qui peuvent créer de l'emploi, notamment dans l'horeca. A nous citoyens de visiter avec nos enfants les richesses hennuyères (Tournai, Mons, le Pass, le Macs, Paradisio, le pays des Collines, etc.) et de donner une image propre, fleurie et accueillante aux touristes étrangers.

mercredi 11 avril 2007

"L'enfant neuf" (Colette Nys-Mazure)

Née à Wavre en 1939, Colette Nys-Mazure a été pendant très longtemps professeur de français dans le Tournaisis. Son premier receuil, "La vie à foison", a été publié en 1975. Elle a ensuite écrit de nombreux poèmes, pièces de théâtre, essais et nouvelles. Son oeuvre a été récompensée par plusieurs prix littéraires.

"L'enfant neuf" est un ouvrage autobiographique que Colette Nys-Mazure dédie à ses cinq enfants "qui n'ont pas connu leurs grands-parents. Que cette évocation leur rende un peu de leur présence".

Dans la première partie intitulée "L'épreuve", elle retrouve son regard d'enfant pour nous raconter la mort brutale de ses parents survenue en l'espace de quelques semaines alors qu'elle avait sept ans. Colette Nys-Mazure commence son récit le 17 octobre par le dernier petit-déjeuner pris avec ses deux parents, son frère Jean-Paul et sa soeur Chantal. Elle évoque ensuite l'annonce de l'accident de voiture de son papa Antoine, les visites des proches et les funérailles. Elle est perdue dans ce monde d'adultes : "Les grandes personnes n'entendent pas nos paroles. Elles écoutent d'autres voix et celles-ci paraissent de plus en plus alarmantes".

En effet, sa mère n'étant plus que l'ombre d'elle-même ("Plus rien de commun avec la femme qui courait se jeter dans les bras de Papa ou nous saisissait dans les siens pour nous faire tournoyer"), Colette est hébergée à Kain chez sa tante Jeanne, son oncle Jean et leurs trois filles. Le 11 janvier, sa maman Elisabeth s'éteint à l'hôpital.

Dans la deuxième partie du livre, Colette Nys-Mazure reprend son regard d'adulte pour analyser l'impact de cette double perte dans sa vie : "Il me faudra des années pour mesurer l'impact de cette rupture première ; ce qu'elle a modifié dans ma perception de l'existence, dans la manière de croire et d'espérer".

Elle y rend hommage à l'écoute sans jugement et aux conseils de son institutrice Mère Marie-Tarcisius, devenue ensuite une confidente ("la femme qui m'a servi de mère"). Elle raconte comment elle a pris conscience de la vulnérabilité des adultes. Elle remercie ses proches de l'amour qu'ils lui ont donné et de lui avoir parlé de manière naturelle de ses défunts parents :
"La faculté d'adaptation des enfants est infinie pour autant qu'ils se sentent aimés, sollicités, tirés vers le haut. Le goût d'apprendre, le stimulant de l'école m'ont arrachée à la délectation morose. J'ai été relancée vers la vie plutôt qu'enfoncée dans le malheur (...) Il m'a été donné de rencontrer dès l'aube la mort, sa ruine, et tout aussitôt la puissance de l'amour gratuit, de la pure bonté. Là s'ancre l'élan de la vie, le goût d'être et d'aimer. Avoir reçu un tel amour rend capable de donner à son tour".

Malgré la gravité du sujet, Colette Nys-Mazure, fidèle à sa foi, nous fait comprendre que la Vie doit être plus forte que la Mort. Elle m'a fait penser à la conférence de David Lachman (un rescapé des camps de concentration) durant mes études et au livre "Oscar et la dame rose" d'Eric-Emmanuel Schmitt qui transmettaient le même message d'espoir et d'optimisme. A conseiller aux personnes qui viennent de perdre un proche. Merci Colette.

dimanche 8 avril 2007

B.U.B. (Belgische Unie-Union Belge)

Une fois n'est pas coutume, je vais consacrer un petit article à la politique. Alors qu'on évoque régulièrement les déclarations des partisans d'une nouvelle réforme de l'Etat ou du séparatisme, les médias ne donnent jamais la parole à B.U.B. (Belgische Unie-Union Belge). Il regroupe des Flamands, des Wallons et des Bruxellois qui veulent sauvegarder l'unité de notre beau pays. Ce parti centriste et bilingue n'a pas les solutions à tous nos problèmes, mais je trouve qu'il a le droit de pouvoir défendre ses idées car nous vivons dans une démocratie.

Leur site Internet (www.belgischeunie.be) vous permettra de faire leur connaissance et de lire leur programme. B.U.B. est notamment favorable à la création d'une circonscription nationale, à la refédéralisation du commerce extérieur et de l'environnement, au maintien des pouvoirs du Roi, au remplacement de l'impôt sur le travail par un impôt sur la consommation, à la suppression des dotations aux partis politiques (dont B.U.B. ne bénéficie pas), à la ré-évaluation de la citoyenneté belge et à l'abolition des cinq parlements régionaux et communautaires.

lundi 2 avril 2007

Faut-il lire plus d'auteurs belges à l'école?

La lecture du livre "L'école des Belges : dix romanciers d'aujourd'hui" (voir l'article que je lui ai consacré le mois dernier) m'a incité à me faire une réflexion : je n'ai pas le souvenir d'avoir lu un auteur belge durant mes études secondaires. Par contre, je me rappelle de Molière, Camus, Ionesco, Maupassant et d'autres. Je trouve cela dommage. Bien entendu, il n'est pas question de ne plus lire que du belge, mais on pourrait leur accorder une place plus importante dans le cours de français et faire venir en classe des écrivains de notre pays. La même réflexion peut être faite pour les médias et libraires qui ne mettent pas assez en valeur les auteurs belges. Ce serait aussi un coup de pouce à nos petites maisons d'édition qui doivent se battre face aux grandes maisons parisiennes.

Et vous, enseignants, écrivains, libraires ou simples citoyens, pensez-vous qu'il faut lire plus d'auteurs belges à l'école?

dimanche 1 avril 2007

"A part moi, personne n'est mort" (Thomas Gunzig)

Né en 1970 à Bruxelles, Thomas Gunzig est un écrivain belge de langue française. Il a commencé sa carrière littéraire en 1993 et a reçu le Prix Rossel 2001 pour son roman "Mort d'un parfait bilingue". Il est aussi actuellement chroniqueur pour l'émission radio "Le jeu des dictionnaires" et l'émission télévisée "Les bureaux du pouvoir" (RTBF).

"A part moi, personne n'est mort" est un recueil de 12 nouvelles écrites par Thomas Gunzig dans les années 90 suite à diverses demandes. Sur la quatrième de couverture, on peut lire : "Thomas Gunzig aborde les sujets les plus délicats de façon frontale. Son monde sans pitié est celui de l'instabilité, d'une menace planant sans cesse sur nos vies".

Je n'ai aimé aucune des 12 nouvelles. C'est un recueil morbide, glauque, dégoûtant et immoral, où le fait de tuer est banalisé. La vision noire et négative de l'auteur sur notre société est exagérée. De plus, sous prétexte de vouloir être moderne, l'utilisation répétée et inutile d'insultes et de "gros mots" me choque. C'est un nivellement par le bas de la littérature.